CPI: le procureur Luis Moreno demande à Joseph Kabila de livrer Bosco Ntaganda

Le général des FARDC, Bosco Ntaganda (Photo d’archives)

La condamnation de Thomas Lubanga par les juges de la Cour pénale internationale (CPI) est une «victoire pour l’humanité», a déclaré jeudi, le procureur Luis Moreno Ocampo lors d’une conférence de presse à La Haye. A cette occasion, il a demandé au président congolais Joseph Kabila de livrer à la CPI le général Bosco Ntaganda, soupçonné de complicité dans les crimes commis par Thomas Lubanga en 2002 dans le district de l’Ituri en Province Orientale.

 

Fort de sa victoire, le procureur Moreno a, pour la première fois publiquement, appelé en des termes forts les autorités de Kinshasa à arrêter Bosco Ntaganda, poursuivi par la Cour depuis 2006. Kinshasa ne l’a jamais transféré depuis évoquant notamment “sa contribution dans la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés de l’Est en 2009“.

Dans leur décision, les juges ont reconnu Bosco Ntaganda comme ex-complice de Thomas Lubanga durant la guerre inter-ethnique entre Hema et Lendu qui avait en réalité pour but le contrôle de riches zones minières de l’Ituri. Bosco Ntanganda avait ensuite formé sa propre milice avant d’intégrer la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). A la faveur d’un accord de paix, il avait été intégré dans les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et vit «tranquillement» à Goma, selon les termes du procureur.

Le procureur a aussi promis d’élargir les charges retenues contre lui en le poursuivant prochainement pour massacres et viols.

Au terme de trois ans de procès, l’ancien président de l’Union des patriotes congolais (UPC), Thomas Lubanga, a été reconnu coupable par la Cour d’avoir enrôlé des enfants dans  ses troupes et de les avoir fait participer activement aux combats.

Le procureur Moreno a salué la condamnation de Thomas Lubanga la qualifiant de «victoire pour l’humanité». Il a aussi affirmé que depuis l’adoption du traité de Rome qui établit la CPI, «le monde est moins primitif ».

Il a aussi félicité la défense pour être parvenue à démontrer que dix des témoins appelés par l’accusation au cours du procès avaient menti aux juges. Leur déposition a été écartée du jugement. Mais pour Luis Moreno Ocampo, cela n’a rien changé au fond du dossier: Thomas Lubanga est bel est bien reconnu coupable.

La Cour devrait se prononcer dans les semaines prochaines sur les sanctions à appliquer sur son premier condamné de l’histoire. Mais, le procureur a requis pour lui une peine de trente ans de prison.

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