Assemblée nationale : les députés rejettent les crédits provisoires

Le gouvernement Muzito devant les députés

Le gouvernement Muzito devant les députés

Le projet de loi portant ouverture des crédits provisoires proposé par le gouvernement a été rejeté, mardi, par la plénière de l’Assemblée nationale, à la suite d’une motion incidentielle d’un député de l’opposition. Ce dernier a soutenu que l’examen d’un tel projet de loi serait une violation de la Constitution, rapporte radiookapi.net

« Le gouvernement de la République a déposé le projet de budget 2009-2010 dans les délais constitutionnels. L’Assemblée nationale et le Sénat l’ont voté avant la fin de l’exercice 2009. Et dans ce cas, il ne peut être envisagé des crédits budgétaires, puisqu’en le faisant, nous allons violer la constitution », a notamment déclaré le député Faustin Kambala.

Sa motion a été passée au vote, et presqu’à l’unanimité (majorité et opposition), elle a été adoptée. Le projet de loi portant ouverture des crédits provisoires a donc été rejeté. Le ministre du Budget, Michel Lokola qui accompagnait le Vice-premier ministre Emile Bongeli, n’a même pas pris la parole, les députés ne voulant rien entendre. Ils étaient catégoriques.

Pour une fois

Certains ont même proposé que l’Assemblée nationale s’assume et tire la conséquence logique du désaveu récolté par le ministre du Budget, en actionnant le mécanisme de son départ du gouvernement. Auparavant, Jean-Lucien Busa, député du MLC et membre de la commission économico financière, avait salué le fait que pour une fois, majorité et opposition aient parlé d’une voix, dans l’intérêt supérieur de la nation.

Pour sa part, le ministre Michel Lokola a indiqué, dans les couloirs du peuple palais du peuple, que les députés lui faisaient porter la responsabilité du renvoi du projet de la loi budgétaire par le chef de l’Etat à cause des recettes additionnelles.

48 heures à la commission économico financière

« Dans tout ça, on croit que c’est le ministre du Budget qui serait à la base. Je n’avais jamais dit que les recettes qui étaient dégagées par les députés étaient toutes aléatoires», a-t-il lâché.

Quant au projet de loi budgétaire renvoyé par le président de la République pour une seconde lecture au Parlement, la plénière de la chambre basse a décidé de son réexamen par la commission économico financière. Cette commission a eu 48 heures pour apporter ses conclusions à la plénière.