Déclaration faite par Azarias Ruberwa, ancien vice-président de la République, dans une interview exclusive accordée à radiookapi.net sur les trois ans de pouvoir de Joseph Kabila. Me Azarias Ruberwa pense que beaucoup reste à faire et que la tolérance zéro reste encore un discours d’intention.
Dans un entretien d’une trentaine de minutes avec radiookapi.net, Azarias Ruberwa reconnaît que quelques progrès ont été accomplis depuis 2006, l’année d’investiture de Joseph Kabila. Ces progrès concernent juste la mise en place d’une partie de l’arsenal institutionnel. Mais l’ancien vice-président de la République pense que beaucoup reste à faire, sur le plan sécuritaire et partout ailleurs. Pour lui, la démocratie est en danger quand la marge de manœuvre des journalistes, activistes des droits de l’homme et autres opposants est réduite : « Nous avons les partis politiques, les journalistes, les militants des droits de l’homme. Quand vous examinez leur marge de manœuvre, jusqu’où politique ou opposant peut s’exprimer sans s’attirer des problèmes en retour ? C’est ce niveau là qui nous pose problème. Il y a par-ci par-là, des périls »
Me Azarias Ruberwa pense aussi que la corruption gangrène la société congolaise. Pour lui, la tolérance zéro est un discours d’intention : « La corruption devient assez dangereuse lorsqu’elle devient quasi institutionnalisée ». Il ne croit pas non plus que l’action politique actuelle de la tolérance zéro soit en train d’arrêter la gangrène. Face à ce tableau critique, M. Ruberwa appelle le gouvernement à redoubler plus d’efforts dans l’avenir.