Les albinos de la ville de Lubumbashi, au Katanga, se disent victimes de discrimination de tout genre. Ils s’indignent que la population ainsi que les organisations des droits de l’homme n’y font pas attention, rapporte radiookapi.net
C’est à l’occasion de la célébration du 61e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme par la communauté internationale que les albinos de la capitale du cuivre de la RDC sont montés au créneau.
Me Michel Tchieu, avocat au barreau de Lubumbashi, albinos lui-même, a fait un témoignage poigant sur les différentes formes de discrimination dont il est lui même victime, et cela, quotidiennement. C’était au cours d’une table ronde organisée à la Monuc Lubumbashi . “Personne ne choisit la couleur de sa peau ni celle de ses cheveux“, a-t-il lancé avant de raconter : “ Une fois, je me suis permis de prendre un bus faisant le transport en commun. Dès que j’étais dédans, j’ai vu une demoiselle juste à mon coté droit. Elle me regardait avec dédain tout le long du trajet, jusqu’à notre arrivée à destination“. C’est dès le bas-âge, ajoute l’avocat albinos, qu’il porte ce joug. “Lorsque nous étions encore élève ou écolier, les condisciples des promotions développaient un comportement tendant à tout prix à nous faire voir que nous ne sommes pas beau à voir. Certains d’entre nous, lorsqu’ils veulent se marier, la femme peut être d’accord, mais les parents ne le sont toujours pas. Et en Swahili, cela sonne très mal, « weye unaicika kitokatoka akuowe » (tu veux dire que tu es d’accord qu’un albinos t’épouse). Vous vous imaginez ? Nous ne nous sentons pas mal à l’aise quand on nous appelle « kitokatoka », mais ce qui fait mal, c’est le caractère dédaigneux et péjoratif, dans le langage à notre endroit“, a déploré Me Michel Tchieu