Première audience du procès Golden Misabiko de l'Asadho/Katanga

Symboles de justice

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Les avocats du prévenu et le ministère public se sont empoignés mercredi à la première audience au tribunal de paix Lubumbashi dans l’affaire Golden Misabiko, président de l’Association africaine des droits de l’homme, Asadho/Katanga. Les deux parties ne se sont pas mis d’accord sur la qualification de l’infraction, rapporte Radiookapi.net.

C’est une véritable bataille juridique à laquelle se sont livrés le ministère public et la défense de l’activiste des droits de l’Homme. Le ministère public a accusé Golden Misabiko d’avoir propagé sciemment dans son rapport, de faux bruits sur l’exploitation illégale des minerais uranifères. Cela, selon le ministère public, est de nature à exciter les populations contre les autorités. Ce rapport publié par l’Asadho/ Katanga, ajoute-t-il, est contredit par celui de la commission du gouvernement provincial dépêchée à Shinkolobwe, quelques jours après. Il a exigé la divulgation des noms des enquêteurs de l’ONG des droits de l’Homme qui étaient partis à Shinkolobwe.
Pour les avocats de la défense, l’argument ne tient pas la route: il n’existe pas un rapport du gouvernement sur ce dossier mais plutôt une déclaration radiodiffusée.
Dans son argumentation, la défense a indiqué qu’en matière de droits de l’homme, les sources doivent rester dans l’anonymat en vue de garantir leur sécurité. Selon elle, cela est contenue dans les instruments juridiques internationaux que la RDC a ratifiés. Les avocats ont exigé, à leur tour, le rapport du gouvernement provincial contredisant celui de l’Asadho.
La prochaine audience est fixée au 2 septembre prochain.
Le président de l’Asadho/Katanga, rappelle-t-on, a été appréhendé par les agents de l’Agence nationale de renseignement, ANR, le 24 juillet et détenu quelques heures, avant d’être transféré au parquet de Grande instance de Lubumbashi. Deux faits sont reprochés à l’Asadho/Katanga. Notamment la publication du rapport intitulé : «Mines uranifère de Shinkolobwe : d’une exploitation artisanale illicite à l’accord entre la RD Congo et le groupe nucléaire français Areva», qualifié de très sensible par l’ANR. Golden Misabiko devait comparaitre le 19 août 2009. Cette comparution a été repoussée au mercredi 26 août à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga.