Dans une conférence tenue mercredi à Kinshasa, MSF a accusé la Mission de l’Onu en RDC d’inaction face aux violences dont sont victimes les populations civiles dans le district du haut Uélé, en province Orientale, de la part des rebelles ougandais de la LRA. D’après le responsable de cette ONG, des violences inqualifiables de cette rébellion continuent à être perpétrées dans cette partie, rapporte radiookapi.net
Pour Jacques Etienne de Médecins sans frontières (MSF), la Monuc n’applique pas dans cette zone le mandat que lui a confié la résolution 1856 du Conseil de sécurité. Il faut donc, estime-t-il, qu’elle prenne ses responsabilités et marque sa présence auprès des habitants du Haut Uélé qui sont systématiquement attaqués, insiste le même responsable de MSF. Selon Jacques Etienne, des témoignages rapportés par Ocha ont montré que ces populations ont d’abord besoin de la protection avant l’assistance humanitaire. « Nous attendons tout simplement qu’elle [la Monuc] puisse assurer la protection de la population, anticiper peut-être certaines attaques, être présente dans les endroits difficiles et protéger cette population. »
rn Accusations sans fondement, rétorque la Monuc
La réaction de la Mission de l’Onu en RDC par la voix de son porte-parole, M. Madnodge Mounoubai ne s’est pas fait attendre. « C’est complètement faux. Il n’y a pas eu une attaque à Dungu et que la Monuc a laissé les choses se faire. Bien au contraire… », a-t-il répondu. Les attaques dont parle MSF sont celles du 1er novembre 2008, a précisé le porte-parole de la mission onusienne. Il explique : « Les éléments de la Monuc qui sont à Dungu ne sont pas à Dungu ville. Ils sont à l’aéroport. Ils ont quitté l’aéroport pour aller à Dungu ville lorsqu’ils ont reçu des informations concernant ces attaques, et notre mandat est très clair : si le mandat, dans la résolution 1856, impose à la Monuc de tout faire pour protéger la population civile, la résolution est aussi très claire : protéger la population là où elle [la Monuc] est déployée et dans la mesure de ses possibilités. Or, ces attaques ont lieu à 200 kilomètres, 150 kilomètres de là où se trouvent les éléments de la Monuc. », a-t-il déclaré.