Kinshasa : Human Right Watch demande à Joseph Kabila de livrer Bosco Ntaganda à la CPI

Bosco Ntaganda

Bosco Ntaganda

Au lendemain de la conférence de presse du chef de l’Etat, l’ONG Human right Watch revient à la charge. Elle demande à Joseph Kabila de faire arrêter le chef d’Etat major du CNDP et de le transférer à la CPI. Bosco Ntaganda est en effet recherché par cette juridiction. Cependant, pour le porte-parole du gouvernement, la priorité du gouvernement reste le rétablissement de la paix et de la sécurité, sans lesquels la justice ne peut pas être établie.

Dans un communiqué publié lundi, Human Wright Watch exprime sa préoccupation quant au fait que le gouvernement envisage de le nommer à une haute fonction dans l’armée congolaise.
Anneke Van Woudenberg, chercheuse principale de Human Wright Watch pour la RDC, exprime l’inquiétude de son ONG à ce sujet : « Nous avons décidé de lui adresser cette lettre. Qu’il pense vraiment à utiliser son pouvoir pour demander à son gouvernement d’arrêter Bosco Ntaganda. »

Par rapport aux propos du président Kabila qui a déclaré, au cours d’un point de presse, qu’il privilégiait le retour de la paix, Anneke Van Woudenberg réplique que la paix n’exclut pas la justice : « A Human Right watch, nous avons entendu ça certainement du président. Mais aussi, de temps en temps, d’autres pays disent exactement la même chose. Mais le problème est que Human Right Watch ne pense pas qu’il y ait un choix entre la paix et la justice. Alors, nous pensons que la paix durable viendra toujours avec la justice. »

Réagissant à cette demande, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement affirme la priorité du gouvernement reste le rétablissement de la paix et de la sécurité sans lesquels la justice ne peut pas être établie.
Lambert Mende : « Nous ne voyons pas en quoi le fait que Bosco Ntaganda contribue à la démobilisation et à la réintégration des éléments rebelles du CNDP serait une offense à la justice. Nous pensons que la justice pourra passer en son temps, mais que la priorité, aujourd’hui, c’est que la sécurité et la paix puissent être réinstallées. D’ailleurs, ces deux valeurs sont liées. S’il n’y a pas de paix, on ne voit pas comment est-ce que la justice pourra être servie, parce que sans paix, sans rétablissement de l’Etat, l’Etat congolais ne sera pas en posture de mettre qui que ce soit à la disposition de la justice internationale. »