Au deuxième jour du procès, l’avocate du chef de milice congolais, a déclaré que les droits de son client n’ont pas été respectés. Devant les trois juges de la CPI, Me Catherine Mabille a remis en cause la qualité de l’enquête menée par le procureur Luis Moreno O Campo. Elle s’inquiète de ce qu’elle qualifie « d’abus graves et généralisés des méthodes d’enquête du procureur ». Un huis clos est prévu au cour duquel des témoins de l’accusation vont faire leur déposition, rapporte radiookapi.net
Comment un procès équitable peut-il s’ouvrir ? a demandé Me Catherine Mabille aux trois juges de la Cour. Elle a dénoncé le fait que 55% de 32 000 pages de document sur lequel se base l’accusation ont été obtenues de façon confidentielle. Selon elle, des accords de confidentialité ont été signés par le procureur avec notamment les Nations Unies. « Et la défense ne pouvait pas y accéder, nos juges non plus », a-t-elle dit. L’avocate du barreau de Paris a également dénoncé le secret de la préparation du procès où de nombreuses audiences telles que la protection des témoins et des victimes ont été organisées sans la défense. Mme Mabille exige un débat contradictoire public en lieu et place d’un huis clos qui risque de rendre le procès opaque et secret.
Deuxième avocat de la défense, Me Jean-Marie Bijou Duval a fait savoir que le procureur se trompait de la cible, car, affirme-t-il, pour les massacres de l’Ituri, ce ne sont pas les chefs des cas suspects qui manquent.
Pour rappel, Thomas Lubanga est accusé d’enrôlement et de conscription des enfants de moins de 15 ans. Il plaide non coupable.