Didace Namujimbo, journaliste de Radio Okapi, a été abattu d’une balle à la tête la nuit de vendredi, alors qu’il rentrait à son domicile au quartier Ndendere à Bukavu. Le président de l’Assemblée nationale a, depuis Paris, exprimé sa consternation et son indignation devant cet acte ignoble. Quant au gouverneur du Sud-Kivu, Louis Léonce Mudherwa, présentement en mission de service à Kinshasa, il promet de suivre de très près la procédure judiciaire afin de déterminer les mobiles de cet acte.
Vital Kamerhe réagit depuis Paris, en France, où il prend part au sommet du réseau parlementaire de la banque mondiale et du fond monétaire international.
Le président de l’Assemblée Nationale demande à la justice congolaise de faire un grand effort pour ne pas laisser impuni l’assassinat de Didace Namujimbo : « Je suis inconsolable et je dis à toute la population du Kivu que c’est dans des moments comme ça que nous devons garder la tête sur les épaules, méditer et éviter surtout que le diable ne vienne profiter de moments de faiblesse pour nous faire commettre des bêtises et embraser toute la région. Nous devons considérer que le sang de notre frère va tout simplement nous aider pour voir comment accélèrer ce processus de paix. C’est une fois de plus symptomatique de ce qui se passe à l’Est du pays. Et, ça nous oblige à trouver rapidement des solutions. La population veille et doit rester vigilante pour que justice soit faite. Nous devons réfléchir sur les voies et moyens pour mettre fin à cette guerre et à cette insécurité chronique à l’Est du pays. »
Léonce Mudherwa : le gouvernement provincial va suivre cette affaire de très près
Léonce Mudherwa Chirimwami, gouverneur du Sud-Kivu, promet de suivre de très près la procédure judiciaire déjà en cours.
Il demande à la population du Sud Kivu d’être calme, vigilante, et surtout attentive, afin d’aider le pouvoir à mettre un terme à ces assassinats à répétition : « Au niveau de la justice, le premier point à ce niveau, c’est l’enquête qui est déjà en cours. Je suis en contact avec mon vice gouverneur, et avec l’inspecteur provincial de la police, le général Gaston Luzembo, avec les autres services, et même avec le chef de bureau de la Monuc, à qui j’ai présenté les condoléances le matin, dès que j’ai appris la nouvelle. Nous sommes en ce moment entrain de récolter des éléments extrêmement importants, qui nous font croire que nous allons très rapidement arriver à tomber sur la piste des agresseurs ou de l’agresseur. Nous sommes au niveau de l’enquête préliminaire. Les éléments de tout premier plan qui doivent permettre à la police judiciaire de pouvoir identifier et traquer les criminels en question. Nous allons suivre de très près les premières dispositions que nous pouvons prendre, comme autorité provinciale, c’est que le gouvernement provincial va s’impliquer directement et très étroitement dans les différentes étapes de ce procès. »
rnCharles Mwando Nsimba : « cet assassinat est le signe que certaines personnes veulent faire taire la vérité »
C’est la réaction du ministre de la défense à la nouvelle de la mort de Didace Namujimbo.
Tout en demandant à la justice de retrouver les vrais coupables, Charles Mwando Nsimba demande des sanctions très sévères au cas où les responsables de ce crime seraient des militaires : « Je voudrais présenter mes sincères condoléances à la radio okapi, qui est une radio importante pour la République. Le meurtre qui s’est passé encore une fois à Bukavu est un acte odieux que nous déplorons. Nous souhaitons que, cette fois-ci, la justice se fasse rapidement, et qu’on mette quand même la main sur les vrais coupables, et qu’ils soient punis. Le fait d’assassiner les journalistes, en quelque sorte, on veut faire taire la vérité. On ne veut pas que la population soit informée. Et ce n’est que par la presse qu’on peut exprimer ça. Or, si on considère que c’est elle la première cible, ça veut dire qu’on veut tuer la démocratie. Voila pourquoi je dis que, s’il s’agit des militaires, eh bien, l’auditorat militaire doit sévir sans pitié. Sans pitié. Je dis bien, sans pitié. »
Charles Mwando Simba réagissait ainsi lors de l’opération arme contre 100 USD organisé samedi par le PAREC .