Kisangani : quartier du stade, le délai du gouverneur avant la démolition a expiré

Le gouverneur soutient que ce quartier doit être démoli. Mais jusque ce mercredi, dernier jour du délai, les 500 familles concernées par cette menace continuent à solliciter l’indulgence de l’autorité provinciale. Bien que disposé à leur accorder ce délai de grâce, le gouverneur insiste sur l’obligation de démolir des maisons sur ce site qui doit servir à la construction de l’hôtel du gouvernement, constate radiookapi.net

Léon Jacques Muamba, porte-parole des familles invitées à vider le quartier, estime que les conditions ne sont pas encore réunies pour le faire, encore moins pour aller occuper le nouveau site mis à leur disposition : « On veut détruire nos maisons parce que le délai de deux semaine nous accordé est expiré. Il y a même un homme qui est décédé suite à l’émotion de l’approche de l’expirati0on de ce délai. D’autres encore sont hospitalisées. C’est pourquoi nous suppliions le gouverneur de reconnaître nos ddroits. Là où on nous envoie, c’est la forêt, le brousse. Comment allons-nous vivre sans eau, ni écoles, ni centre de santé. Où allons-nous habiter ? Il n’y a pas de route. C’est pourquoi nous sollicitons son indulgence. Deux semaines, c’est trop peu. Est-il possible de construire une maison en un jour ? Nous n’avons pas d’argent. Il aurait fallu qu’on songe à nous donner une enveloppe qui nous permette de commencer les travaux. Le bulldozer qu’ils veulent utiliser pour détruire nos maisons, qu’ils l’envoient d’abord arranger ne fut-ce que la route. Il n’y a pas moyen de s’engager avec un vélo. Comment une charrette pourrait-elle y arriver ? »

Pour sa part, le gouverneur de province se dit clément à leur accorder ce délai de grâce. Mais, Medard Autshia Asenga dit tenir coûte que coûte à obtenir le départ de ces familles de ce lieu. Il affirme qu’il doit concrétiser sa promesse de construire l’hôtel du gouvernement à cet endroit : « Comme nous somme entrain d’aller vers le 30 juin [fête de l’indépendance], je ne vais pas déstabiliser des foyers, ni créer des problèmes. Le 30 juin, c’est une journée sacrée où le Congo a accédé à sa souveraineté nationale et internationale. Le peuple congolais de la Province Orientale, particulier celui de la ville de Kisangani, doit se sentir protégé. Mais le peuple doit aussi être à l’écoute et respecter la loi. Après le 30 juin, il y a le passage des bulldozers. »