La situation persiste à la prison centrale de Goma depuis plus d’un mois maintenant. D’une capacité d’accueil de 150 personnes, cette prison a accueilli 702 détenus le 15 mai dernier. Ce jeudi, cette institution carcérale compte 677 personnes, dont environ 80 % sont détenues sans être jugées. Les prisonniers se plaignent des conditions carcérales, dont l’insuffisance de la ration alimentaire et les mauvaises conditions de sommeil, rapporte radiookapi.net
En arrivant dans la cour de la prison centrale de Goma, on a l’impression de se retrouver dans un lieu de rassemblement populaire. Des hommes en mauvaise mine sont entassés dans toute la cour et certains dans des cellules. Un prisonnier témoigne des mauvaises conditions vie dans cet univers : « Selon leur construction, une cellule devrait contenir 20 personnes en moyenne. Mais aujourd’hui, ce nombre varie entre 127, 120 et 90. Les gens dorment les sur les autres. Il n’y a même pas moyen de respirer convenablement. »
Chaque détenu n’a droit qu’à un seul repas par jour. Deux sacs de mais et un sac de haricot sont quotidiennement fournis par la Rejusco à cet effet. Ce qui est insuffisant, selon responsables de ce centre. En attendant de trouver la solution à ce problème, ils demandent au gouvernement provincial de suppléer à l’insuffisance de la ration alimentaire fournie par la Rejusco. Ils craignent de ne pouvoir contenir une population carcérale victime de la famine.
Les responsables de cette maison pénitentiaire demandent aussi aux autorités d’accélérer les procédures judicaires pour rendre la justice. Sur les 677 détenus, plus de 500 ne sont pas encore jugés, pour certains depuis plusieurs mois. Ils suggèrent aussi le transfert des détenus dans d’autres maisons pénitentiaires de la province.