Près de 400 cas de violences sexuelles ont déjà été enregistrés pendant les quatre premiers mois de l’année en cours dans la province du Kasaï-Oriental. Constat fait par le Fonds des Nations Unies pour la population. Et pour le mois de mai, 15 cas dont celui d’une fillette de 5 ans, ont déjà été amenés à l’hôpital de la Muya au chef-lieu de la province, rapporte radiookapi.net
Selon le Docteur Nsungula Muambayi, médecin directeur de cet hôpital, 3 des 15 cas sont jugés inquiétants. Le premier de ces cas concerne la fille de 5ans. Celle-ci a a été violée par un homme de 27 ans. « Nous avons constaté qu’il y a une déchirure du canal vaginal, et nous avons fait une chirurgie avec les infections qui se sont manifestées », a précisé le Docteur Nsungula avant d’ajouter que « l’avenir de cette fille risque d’être problématique ». Le deuxième cas, signale la même source, est celui d’une femme violée par trois personnes. Cette femme a connu une déchirure au niveau du col. Un autre cas, c’est celui d’une autre femme violée par cinq personnes. Elle aussi a connu une déchirure au niveau du col.
Pour tous ces deux autres cas, les médecins de l’hôpital de la Muya ont été contraints de faire la chirurgie, a laissé entendre le Docteur Nsungula. Très souvent, a-t-il poursuivi, les victimes des viols connaissent plusieurs complications, notamment la stérilité, des infections à répétition et le choc psychologique qui fait qu’elles auront des douleurs en permanence. « C’est ainsi que nous faisons appel aux autorités pour qu’on ne puisse pas banaliser les violences sexuelles », a lancé le médecin directeur de l’hôpital de la Muya qui est aussi président de la commission médicosanitaire de la synergie provinciale de lutte contre les violences sexuelles.
L’autorité provinciale pour sa part invite les victimes des violences sexuelles à dénoncer ces cas auprès des services compétents, pour que leurs auteurs soient punis conformément à la loi.
Bunia : la bande dessinée dans la lutte contre les violences sexuelles
La coopération suisse a lancé officiellement mardi la distribution d’une bande dessinée sur la lutte contre les violences sexuelles. Cette bande illustre une histoire de viol, suivie de la prévention, la prise en charge médicale, psychologique et judiciaire. Editée à 2.000 exemplaires, elle a été conçue notamment par la division Droits de l’homme de la Monuc et l’ONG Reporters Sans Frontières.
Au cours d’une cérémonie officielle sur le début de sa distribution sur toute l’étendue du district, Yves Guinand, directeur résident de la coopération suisse dans la région des grands lacs, a expliqué l’impact attendu à travers cette bande dessinée : « Ça pourrait être un instrument très utile. Ça permet, avec des images, de regarder sans devoir lire. C’est bien pour les illettrés aussi. Dans les 46 pages, on montre la thématique. C’est-à-dire le moment de l’agression, puis ce qu’on peut faire, c’est-à-dire le traitement médical, après le psychosocial ainsi que le juridique. C’est une histoire dans un contexte post conflits ou conflits sporadiques. C’est-à-dire l’agresseur n’est pas un militaire. Ce n’est pas quelqu’un qui est armé. On pensait que c’était mieux de ne pas montrer du doigt un agresseur armé ou en uniforme. »