A quelques heures de la fin de la période accordée aux groupes armés pour sensibiliser leurs troupes à la cessation des hostilités, une accalmie est observée sur le terrain des affrontements armés sur l’axe Sake-Mushaki-Bihambwe. Cette zone est sous contrôle du Cndp, dans le territoire de Masisi. Mais la vie a du mal à reprendre sur cette partie du Nord-kivu, la moitié de ses habitants vivant toujours comme des déplacés à Goma ou à Masisi centre, note radiookapi.net
Une mission d’évaluation initiée, le week-end dernier, par la Facilitation internationale du Programme Amani constatait le samedi matin que la route de Masisi, entre Sake-Mushaki et Bihambwe, ressemble à une terre abandonnée. Les flancs des collines sont colonisés par la brousse alors que, d’ordinaire en cette période de semis, ils arborent des cultures en terrasses de haricot, pommes de terre et autres patates douces, bases de l’alimentation dans la région. Les villages sont quasi-déserts, et la brousse a même commencé à pousser à même les portes d’entrée. Sur la huitaine des villages le long de la route, seuls le centre de Mushake et ses environs peuvent encore compter quelques dizaines d’individus et du bétail.
A Matanda, à une vingtaine de kilomètres de Sake, un chef traditionnel vient de rentrer de son refuge à Goma. M. Safari espère que son retour va encourager ses sujets à revenir pour que la vie reprenne dans le village : « De nombreux habitants d’ici sont encore en déplacement à Mukunga. D’autres reviennent progressivement, mais ils sont confrontés au manque de nourriture. Ceux qui rentrent sont démunis. Ceux qu’ils trouvent sur place le sont aussi, car ils ont cultivé les haricots, mais la sécheresse a décimé les cultures. »
L’axe Sake-Mushaki-Bihambwe, en territoire de Masisi, est l’une des régions vitales du Nord-Kivu. Il approvisionne la ville de Goma en produits vivriers d’origine agro-pastorale. Longue d’une trentaine de kilomètres, cette région héberge normalement 10.000 personnes au moins. Selon un administratif, au moins la moitié d’entre eux vivent encore exil à Goma, à Masisi centre ou à Kirolirwe, à cause du conflit dans la région.