Le procès au second degré sur l’assassinat du journaliste Serge Maheshe à la Cour militaire du chef-lieu de la province du Sud-Kivu s’est poursuivi mercredi avec une nouvelle étape, celle des plaidoiries. Les deux avocats de la partie civile qui ont plaidé pendant deux heures ont demandé la reconduction des peines prononcées au premier degré, rapporte radiookapi.net
Pour la partie civile, les quatre principaux accusés doivent être reconnus coupables dans cet appel. Concernant le cas des présumés assassins, la partie civile dit croire à leurs déclarations lors du procès au premier degré et non au revirement qui a suivi leur condamnation. Freddy Bisimwa et Mastakila Mugisho seraient bien les tueurs de Serge Maheshe puisque la piste militaire conduit à une impasse. Selon Maître Byabuze, les deux tueurs présumés ont agi sur recommandation et avec la complicité des deux présumés commanditaires, Serge Muhima et Alain Mulimbi. La Partie Civile accuse en effet les deux amis de Serge Maheshe qui étaient à ses cotés le soir du crime, de n’avoir pas tenté de s’interposer et ni demandé du secours pour sauver leur ami. Elle a aussi demandé à ce que l’Etat congolais, propriétaire des armes qui circulent sans contrôle dans le pays, de payer 1 million de dollars américains de dommage et intérêts. rnLa prochaine plaidoirie sera celle du ministère Public. Elle aura lieu lundi 12 mai.
RSF se dit déçu
Pendant ce temps à Paris, l’ONG internationale RSF (Reporters Sans Frontières) se dit déçue de la manière dont se déroule. Il se propose et propose, à l’instar de JED, sa délocalisation. Le directeur Afrique de RSF, Leonard Vincent l’a dit ce même mercredi à Radiookapi.net. Selon lui, il ferait mieux de confier l’enquête à un autre organe que la justice militaire. Celle-ci n’a pas les moyens de faire en sorte que la vérité sur cet assassinat soit connue, a souligné la source. Reporters Sans Frontières épouse sur ce point la position de Journaliste en danger (JED), une ONG nationale de défense de la liberté de la presse en RDC, de délocaliser ce procès à Kinshasa, de le préparer sérieusement sur la base d’un dossier d’accusation solide et surtout d’une enquête policière basée sur un certain nombre d’éléments matériels.