Pas de changement majeur dans la grève des enseignants du primaire et secondaire de la RDC, au lendemain de l’appel à la reprise des cours ce lundi, 17 septembre, lancé par le Président de la République, jeudi dernier, dans sa conférence de presse. Un peu partout dans le pays, les enseignants durcissent le ton et exigent toujours le respect du barème de Mbudi, rapporte radiookapi.net
A Kinshasa, la reprise des cours dans les écoles publiques, conventionnées ou non, est toujours timide. Certaines écoles qui ont ouvert leurs portes, ont été obligées de renvoyer les élèves à la maison faute de professeurs. Les autorités scolaires promettent de communiquer la date de reprise dès le payement du corps enseignant. Celles des écoles où les cours se dispensent normalement sont celles qui n’ont pas tenu compte des mesures des autorités et ont exigé le payement des frais dits de motivation des enseignants.
De même, à Butembo, au Nord-Kivu, les grévistes continuent d’exiger l’application effective des accords de Mbudi, la suppression des zones salariales et la mécanisation des toutes les écoles publiques et des agents. Ce matin les écoles privées n’ont pas fonctionné par peur de représailles des grévistes.
A Gemena, à l’Equateur, des élèves des écoles publiques de l’enseignement primaire et secondaire ont été renvoyés, ce lundi matin, à la maison jusqu’à nouvel ordre par leurs enseignants. Ces derniers déclenchent ainsi la grève, en solidarité avec leurs collègues d’ailleurs, après avoir repris les cours depuis le 03 septembre dernier. Selon le Secrétaire Administratif du Syeco Sud-Ubangi, la décision a été prise dimanche soir à l’issue de l’assemblée générale convoquée par son syndicat.
Des jeunes non autrement identifiés ont empêché, tôt ce matin, les élèves des écoles privées d’étudier, à Mbuji Mayi. La police est intervenue dans differents établissements scolaires pour rétablir l’ordre. Pendant ce temps, le syndicat des enseignant du Congo section du Kasai Oriental appelle toujours les enseignants à ne pas reprendre les cours.
Par ailleurs, à Goma, au Nord-Kivu, plus d’une centaine d’élèves du primaire et du secondaire sont descendus, ce lundi matin, dans la rue pour manifester contre la prolongation de la grève des enseignants. Partis de l’Université libre des pays de grands-Lacs (ULPGL), au sud de la ville, les jeunes manifestants sont arrivés devant le Gouvernorat de province où leur marche a été dispersée par la police.
De même, à Kisangani, en Province Orientale, une cinquantaine d’élèves finalistes de certaines écoles secondaires de la ville sont descendus dans la rue ce matin. Ils réclamaient le début des enseignements dans les écoles de la place. Alors qu’un communiqué lu, hier, dans différentes églises catholiques de la ville, appelait les parents à envoyer leurs enfants à l’école ce lundi, les élèves se sont retrouvés sans enseignants dans les écoles. Cette marche, partie de l’Institut de Formation des cadres de l’enseignement, s’est achevée au cabinet du gouverneur de province.
Une autre manifestation des élèves a eu lieu à Kalemie, au Katanga. Ce sont des élèves de l’Institut Technique Lubuye qui sont allés devant les bureaux de la MONUC/Kalemie pour réclamer la reprise des cours. Ils demandaient à la Section des Droits Humains de faire parvenir leurs revendications auprès du gouvernement central. La Division de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel Katanga III, a approuvé la démarche des enfants.
Enfin, on a noté la reprise des cours ce lundi dans la majeure partie des écoles conventionnées protestantes de Bukavu, au Sud-Kivu. Cela fait suite au mot d’ordre lancé dimanche par le vice-président provincial de l’Eglise du Christ au Congo, à l’intention des parents dont les enfants fréquentent les établissements du réseau protestant.