Assemblée nationale: controverse autour de la caution du candidat président de la République

La commission politique, administrative et juridique de l’Assemblée nationale vient de fixer à 50 mille dollars américains, la caution à payer par le candidat à la présidence de la République. Cette proposition a fait l’objet d’un débat houleux vendredi au palais du peuple entre les députés, comme le témoigne radiookapi.net

Pour être candidat président de la République, il faudra mettre la main dans la poche: payer une caution de 50 mille dollars. Hier vendredi, la question a suscité des réactions divergentes parmi les députés à l’Assemblée nationale.

Dans son rapport lu devant la plénière, la commission politique, administrative et juridique a arrêté ce montant, allant ainsi au-delà de la proposition du gouvernement. Celui-ci avait proposé une caution de 20 mille dollars américains.

La commission affirme qu’elle a revu à la hausse cette caution pour valoriser la fonction du président de la République. Son président, le député Mwando Simba, a expliqué qu’il y a nécessité d’avoir des candidats capables de faire face à un minimum des besoins et de limiter en même temps leur nombre. «Si nous avions dix mille candidats, comment se ferait le dépouillement au niveau de la Commission électorale indépendante?, s’est-il interrogé.

Quelques partis politiques appuient cette option. C’est le cas notamment du PPRD. «Le candidat président de la République doit être non seulement politiquement valable, mais aussi économiquement et financièrement solvable», s’est exprimé le député PPRD Akilimali.

D’autres par contre s’y opposent. Parmi eux, le Parti national pour le renouveau (PNRD). Son président, Kutumisa Kyota estime que la caution de 50 mille dollars vise à éliminer des candidats intègres et les jeunes. C’est une entrave à la liberté, a-t-il déclaré en substance.

Candidat à la magistrature suprême lui-même, Kutumisa Kyota se voit dans cette catégorie qu’on voudrait exclure. «J’ai vécu de mon salaire en tant que professeur et même en tant que ministre avec un salaire de 1400 dollars par mois, où trouverais-je un tel montant?», s’est-il plaint.