Le tribunal de grandes instances de Bukavu a requis dix mois de prison contre une femme rwandaise d’origine congolaise qui s’est fait enrôlée à Bukavu, rapporte radiookapi.net
Kiline a été arrêtée à la frontière de Ruzizi 1 par la Direction Générale de Migration au moment où elle voulait traverser la frontière pour rentrer au Rwanda. Cette mère de six enfants est née à Bukavu et vit au Rwanda depuis dix ans. Elle a acquis la nationalité rwandaise suite à son mariage avec un rwandais. Après son enrôlement, elle a été arrêtée parce qu’elle possédait une carte d’identité rwandaise et un tenant lieu de passeport rwandais. Mais elle avait les doigts noirs, signes de son enrôlement. La loi congolaise ne tolère pas la double nationalité. Kiline ne s’imaginait pas la faute qu’elle venait de commettre.
« on m’a donné la carte d’identité rwandaise, je ne l’ai pas choisie. Mais quand j’ai cru que tous ceux qui ne s’enrôlaient pas perdraient la nationalité congolaise, j’ai couru pour ne pas perdre ma nationalité congolaise puis que je suis congolaise de père et de mère », a-t-elle expliqué.
Le cas de Kiline a ému la section gender de la Monuc. Asseta Ouedraogo se dit convaincue de la bonne foi de Kiline : « Cette femme, à l’écouter, on sent qu’elle a posé l’acte par ignorance. Parce que pour quelqu’un qui est conscient et qui de manière délibérée pose un tel acte ne doit pas présenter les deux pièces d’identité en même temps », a-t-elle f ;;ait observer.
Les activistes de droits de l’homme pensent que la justice s’est montrée dure envers cette mère dont le dernier enfant a moins d’un an. Entre temps, trois autres femmes de nationalité rwandaise attendent d’être jugées pour le même motif.
