Dans un document remis à radiookapi.net par des personnes se disant proches de lui, ce général déserteur des FARDC accuse le gouvernement congolais d’être responsable de la déstabilisation du pays, notamment dans l’Est. Il menace de reprendre les hostilités.
Dans ce document de 27 pages rédigé le 25 août à Kikuku dans le Masisi, Nkunda promet de lancer une offensive contre le clan Kabila. Il l’accuse d’être la source de tous les maux dont souffre le pays. Laurent Nkunda écrit : «Dans mon communiqué de presse rendu public à Minova le 18 août 2004, à l’issue du massacre de Gatumba, j’ai promis d’être en position d’accorder mes actes à la parole dans les prochains jours…Nous estimons que le moment est pleinement et amplement arrivé de nous y employer par tous les moyens utiles pour contraindre le gouvernement à décrocher et à laisser sa place à un pouvoir inclusif, non conflictuel et capable d’instaurer dans notre pays la sécurité et la paix pour tous »
Le général déserteur conclut que la vie des Congolais n’a pas de prix. Il justifie l’offensive contre le clan Kabila et le démantèlement de ce dernier. «Nous sommes désormais prêts et plus que déterminés à y mettre fin», indique-t-il. La présence du général déserteur est signalée depuis le week-end dernier par la population à Kitshanga, dans le Masisi.
rnRéaction du ministre congolais de la Défense
Adolphe Onusumba a quitté Goma ce mardi 30 août dans la matinée. Avant de s’envoler pour Kinshasa, il a demandé au général Laurent Nkunda de s’expliquer sur le bien fondé de sa lutte. « Je suis disposé à parler avec lui. Qu’il me convainque que la lutte qu’il est en train de mener aujourd’hui est noble ou si elle est faite pour les intérêts de Nkunda comme individu et non pas pour ceux d’une communauté», a dit le ministre.
Par ailleurs, Adolphe Onusumba pense que la réintégration de Nkunda dans l’armée est une question délicate. « La RDC ne peut pas se soustraire de la Communauté internationale. Si, en tant qu’individu, je fais table rase et j’emmène Nkunda et que le comportement de ce dernier fait que la Cour pénale internationale le réclame, cela devient un problème au-delà de ce que je peux penser», conclut le ministre.
