Katanga: des réfugiés congolais en Zambie rentrent à Moba

Ces nombreuses familles ont quitté le Congo il y a cinq ans. Elles retournent à Moba

pour échapper aux mauvaises conditions de vie de l’autre côté de la frontière. Mais à Moba,

les structures d’accueil font cruellement défaut, rapporte radiookapi.net. Le retour de ces

Congolais risque de perturber les prochaines opérations d’enregistrement électoral dans

cette ville.

Selon des témoignages, des dizaines de familles arrivent à Moba par

vélo. Elles proviennent de camps des réfugiés en Zambie. Le voyage dure entre une semaine et

un mois. Le camp de Mpolokoso par exemple est distant de 600 kilomètres de Moba. Ce retour

est volontaire. Il est dû aux conditions de vie précaires des réfugiés dans les camps.

Selon Mme Régine Malifita, présidente de la plate-forme des Associations féminines

de Moba, ces réfugiés reviennent en masse. Chaque jour, on enregistre 20 à 25 vélos. Ce

mouvement est conditionné par les mauvaises conditions de vie qu’ils connaissent en Zambie.

«On leur donne du sorgho différent de celui de ce chez nous. En plus, ils se servent de

la patate douce pour faire de la farine», soutient-elle.

Sur place à Moba, il

n’y a pas de structures pour prendre en charge tous ces retournés. La société civile de Moba

rapporte que le recensement des réfugiés a été suspendu en 2003. Cette opération a été

boudée par les réfugiés eux-mêmes qui s’attendaient plutôt à une assistance

humanitaire.

Guillaume Mazombwe, coordonnateur de la société civile de Moba dit ne

pas disposer de chiffres actualisés. «Ils ont peur de se présenter. Pour le moment, ce

sont les services de Migrations et la police qui les enregistrent. A la porte d’entrée, on

leur demande 200 à 300 Fc. Alors ils contournent le poste pour éviter cette

tracasserie», explique-t-il.

Ces mouvements non contrôlés des réfugiés à Moba

risquent de perturber les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs dans les

tout prochains jours.