Des activistes des droits de l’homme tirent une sonnette d’alarme sur les
mauvaises conditions de travail des enfants dans les carrières d’hétérogénite à Kolwezi.
Pour les ONG locales, ces enfants travaillent dans un environnement malsain et portent des
charges qui ne cadrent ni avec leur âge, ni avec leur poids. Elles dénoncent notamment le
danger que représente ce travail pour leur santé.
Dieudonné, 15 ans, est un
«ngbanda» (nom donné à tout enfant travaillant dans une carrière à Kolwezi). Le rôle des
«ngbanda» est de trier, mettre en sac et transporter sur le dos des sacs d’hétérogénite.
Dieudonné préfère le nom de salisseur à celui de «ngbanda ». Pour lui, «ngbanda» est un
être exploité.
rnPourtant, pour la société civile de Kolwezi, ce travail n’est
autre que de la pure exploitation. Selon Joseph Kamutshiala, vice-président de la Commission
Justice et Paix, 2 500 enfants de 7 à 17 ans ont été recensés l’année dernière dans les
carrières de Kolwezi. Ils seraient entre 7 000 et 8 000, indique pour sa part Mme Mwange
Kungwua, chef de service Femme et famille. Silence du côté des entreprises qui emploient ces
enfants. Les surveillants zélés rencontrés à la porte des carrières affirment avoir reçu des
instructions de la part de leurs responsables de chasser les enfants.
Quant aux
activistes des droits de l’homme, ils disent que ces enfants n’ont aucune protection sociale
et juridique. En plus, leur santé est menacée, affirment-ils. «A la fin du travail, on
nous donne des comprimés pour soigner nos maux de tête et d’autres douleurs physiques»,
explique Dieudonné.
«Le mal est plus profond», estime la Commission Justice et
Paix. Dans les années à venir, ces enfants ne seront plus utiles à la société, conclut le
vice-président de cette Commission.