Le ministre de la Santé Emile
Bongeli s’est rendu depuis ce matin dans la ville portuaire de Matadi. Le gouvernement l’a
dépêché dans le cadre de la lutte qu’il mène pour prémunir les populations congolaises
frontalières avec la province angolaise de Uige, contre la fièvre hémorragique
virale.
A ce jour, 121 décès ont été enregistrés sur les 132 cas signalés à Uige,
la ville la plus touchée par le virus de Marbürg. Dans l’entre-temps, trois autres cas ont
fait leur apparition dans la province cabindaise, frontalière avec les deux Congo.
rnPour le moment, il n’existe ni vaccin ni traitement contre cette maladie. D’où, la
volonté du gouvernement congolais de mettre en place une stratégie susceptible de
renforcer le cordon sanitaire le long de la frontière commune du Bas-Congo avec l’Angola.
rn rnAu niveau de la province, les autorités locales ne sont pas restées bras
croisés. Hier dimanche, le gouverneur de province César Tsasa di Ntumba, a présidé une
réunion marathon avec les responsables médicaux provinciaux ainsi que ceux des services
spéciaux de l’Etat. Dès que l’alerte a été donnée, un comité de crise a été mis en place à
Matadi. Il est présidé par le gouverneur lui-même.
rnLe mot d’ordre de ce comité de
crise est de limiter les mouvements des personnes aux frontières angolaises et contrôler
rigoureusement tous les points d’entrée et de sortie.
rnPar ailleurs, le médecin
inspecteur provincial, le docteur Daniel Muanda, a formellement démenti la rumeur de
l’apparition à Matadi, des cas suspects qui seraient liés à la maladie. En effet, la
semaine dernière, deux enfants dont les parents habitent près de la frontière angolaise,
sont décédés quelques heures après leur admission dans un hôpital de la place. Ensuite,
presque dans les mêmes conditions, un cambiste a succombé à l’hôpital général de
Kinkanda.
rnCes cas ont tout de suite alimenté des folles rumeurs dans la ville
portuaire de Matadi. Depuis lors, les gens se saluent de moins en moins par la main et
évitent de plus en plus à se donner l’accolade habituelle.
rn Le médecin inspecteur
provincial rassure pour sa part que les trois cas de décès sus évoqués ne sont nullement
liés à cette fièvre virale qui frappe l’Angola.