Une femme, dont l’identité n’a pas été
révélée, victime, en juin 2003, de mutilation d’un organe sexuel suivie du viol, a rendu
l’âme dimanche dernier à l’Hôpital général de référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo). Au cours
de la conférence de presse hebdomadaire d’hier mercredi, la MONUC, a une fois encore dénoncé
et condamné les violations massives et continues dont se rendent coupables les miliciens de
l’Ituri.
La section Droits de l’homme de la Mission des Nations Unies au Congo a
illustré les atrocités commises, notamment par les miliciens Ngiti du Front de résistance
patriotique de l’Ituri au cours de cette conférence de presse. Le cas de cette femme décédée
dimanche à Kinshasa, après avoir survécu pendant près de vingt et un mois, au martyre
que lui ont fait subir des miliciens avides du sang, sur la route Kisangani Bunia.
rnChristelle Nyakura, assistante à la section Droits de l’homme à la MONUC a retracé
l’horreur subie par cette femme. « Elle s’est embarquée dans un bus commercial avec
trois de ses enfants. Entre le territoire de Mambassa et d’Irumo, ils ont entendu des coups
de feu. Et le chauffeur va décider de faire demi-tour sur Kisangani. Quelques minutes après,
des hommes en tenue militaire débarquent et leur demande de se déshabiller. Ils
recherchaient leur fétiche de guerre, c’est-à-dire, les femmes qui avaient les lèvres
vaginales assez larges. Comme elle était la seule à en avoir, ils ont tué les quatorze
autres femmes et ils vont lui couper les lèvres vaginales qu’ils vont avaler avec de l’eau
mélangée au sang de la victime. Après, ils vont tous la violer. Ensuite ils vont introduire
les deux enfants dans l’eau chaude, puis, dans l’huile chaude pour les frire. Ils vont
manger les deux enfants avec le fufu devant elle ».