Depuis une semaine, le territoire de Dungu, dans la province du Haut-Uélé, est marqué par des tensions communautaires entre les communautés Logo et Zande. Ces affrontements, déclenchés par le meurtre de trois personnes et l’incendie de dizaines de maisons à Sambia le samedi 4 janvier, ont provoqué une paralysie des activités dans la région.
À Dungu-centre, les tensions ont poussé des dizaines de malades à abandonner leurs lits d’hôpital. Selon le médecin directeur de l’hôpital général de Dungu, Michel Sayoi, plus de 90 % des patients ont fui l’établissement, y compris 17 femmes qui venaient d’accoucher.
« Les malades ont quitté l’hôpital, y compris des patients opérés récemment. Seuls deux patients sur 35 sont revenus. Tous les autres ont préféré rester chez eux », a-t-il déclaré.
Activités scolaires et économiques au ralenti
Les manifestations de jeunes en colère, survenues le lundi 6 janvier à Dungu-centre, ont accentué la panique parmi les habitants. Ces jeunes protestaient contre le meurtre de leurs proches, attribué à des présumés membres de l’ethnie Logo. En réaction, les habitants ont suspendu leurs activités par crainte de représailles. Boutiques, marchés et écoles ont fermé leurs portes, paralysant la ville.
Selon Justin Enepay, président de la société civile locale, les écoles peinent encore à rouvrir leurs portes malgré une légère reprise des activités depuis mercredi :
« Jusqu’à aujourd’hui, les écoles n’ont pas vraiment repris. Nous, en tant qu’acteurs de la société civile, sensibilisons la population pour que tout revienne à la normale. »
Face à cette situation, les acteurs de la société civile multiplient les campagnes de sensibilisation pour encourager la cohabitation pacifique entre les communautés Logo et Zande.
La société civile demande au gouvernement de régler de toute urgence ce problème de conflit de limite territoriale qui oppose les deux communautés.