Quel avenir pour la transition en RDC

A quelques jours de l’ an I du gouvernement de

transition, des questions se posent au sein de la communauté tant nationale qu’ internationale

sur son devenir. Où en est-on avec cette transition congolaise, quelles en sont encore les chances

? Peut-elle organiser des élections l’année prochaine ? Des questions qui s’imposent au moment où les

derniers événements qui secouent le pays, jettent le doute dans les esprits.

Sur le

terrain, tous les ingrédients semblent réunis pour dire que la transition est dans sa phase la plus critique,

au point que le doute et la perplexité commencent à gagner les esprits.

D’abord, l’initiative du

président Joseph Kabila de consulter tous les signataires de l’Accord global et inclusif a du plomb dans

l’aile. Ces consultations visent la révision dudit Accord pour donner une marge de manœuvre au chef de

l’Etat, en lui octroyant des pouvoirs spéciaux en ces temps de crise. Ensuite, par rapport à ces

consultations, le RCD et le MLC, deux de principales composantes ex-belligérantes converties en partis

politiques, sont restés très réservés sur cette question. Ainsi, par exemple, le MLC à travers son communiqué

du 11 juin, s’en tient au respect de l’Accord global et inclusif. Pour ce parti, la constitution de la

transition et l’Accord global demeurent les voies sûres et les plus directes pour aboutir à des élections

libres, transparentes et démocratiques.

Z’Ahidi Ngoma, un des quatre vice-présidents, a dénoncé la

semaine dernière la cacophonie qui prévaut à l’espace présidentiel depuis la crise de Bukavu. Son collèque

chargé de l’Ecofin, Jean-Pierre Bemba Gombo, s’est dit prêt à quitter ses fonctions de vice-président pour

endosser son uniforme militaire et aller au front au cas où l’intégrité du pays était menacée. Alors que

Azarias Ruberwa, évoquant la crise de Bukavu, affirme qu’elle est locale. Or, la suite des événements ainsi

que la menace du général Nkunda font craindre le pire aux populations de l’Est.

A Kinshasa, les

autorités de la transition ne semblent pas encore avoir répondu au chef des insurgés, pas plus qu’elles n’ont

communiqué d’informations sur le sort du major Eric Lenge, chef des putschistes en fuite.

La presse

kinoise estime pour sa part que cette affaire n’a fait que ridiculiser le gouvernement de transition. En

somme, c’est une transition dont la machine est à ce point grippée qu’elle a du mal à se procurer un nouveau

souffle.