Revue de la presse kinoise du mardi 22 mai 2012
Forum des As titre en une ce matin sur la grève des transporteurs privés. Pour le journal, « esprit de mort « (nom donné aux Mercédès 207 qui font du transport en commun) signe sa première victoire sur Matata Ponyo.
Le quotidien juge que la grève des transporteurs privés était hier une réussite totale, dans la mesure où elle a paralysé les activités dans toute la ville.
Sur le même sujet, Le Phare tranche : « Ville morte non décrétée à Kinshasa… ».
Le journal estime que la grève des transporteurs est un acte de protestation qui s’adressait à la fois au gouvernement et à la Sonas. Les souscripteurs de la police d’assurance, explique le confrère, se plaignent de ne pas voir clair dans l’utilisation des recettes encaissées par l’assureur national: pas de dédommagement en temps réel et proportionnellement aux dégâts qu’est censé couvrir la police d’assurance.
Quant au gouvernement, il est accusé d’avoir démissionné dans l’organisation du transport en commun.
Pour le Phare, «le vrai message des transporteurs » est le suivant : « que les tracasseries cessent absolument sur les artères de Kinshasa ».
La Prospérité s’intéresse, elle, à la réaction du gouvernement à cette grève : « Grève des chauffeurs, Kabila-Matata : réunion d’urgence ! ».
La consœur constate aussi qu’ayant le monopole dans le secteur du transport en commun, les transporteurs privés ont réussi hier lundi un coup d’éclat. Et, c’est le petit peuple qui en a payé le prix, parcourant des longues distances à pied, sous une pluie battante.
Mais le quotidien indique que les gouvernements central et provincial de Kinshasa ont vite compris le message et tenu, chacun en ce qui le concerne, un conseil des ministres en urgence, question d’éviter le pire.
Au niveau Central, poursuit le journal, Joseph Kabila a présidé personnellement le conseil des ministres où le gouvernement a pris acte des revendications ainsi exprimées par les transporteurs et a mis en œuvre une batterie de mesures strictes destinées à juguler des éventuelles tracasseries par quelques agents de l’ordre véreux. Seulement, la pression reste maintenue sur les véhicules en mauvais état.
Pour Le Potentiel, au vu des conséquences enregistrées, cette grève est un véritable défi lancé au gouvernement de la République : « Grève des transporteurs privés : Kinshasa paralysé, le gouvernement défié ».
Pour protester contre les contrôles des véhicules intensifiés ces derniers jours par la Police, écrit le journal, les transporteurs privés ont observé une grève.
«Tracasseries». Le mot est vite lâché, commente le journal pour qui les transporteurs privés ne veulent plus continuer à subir la loi des agents de la police de circulation routière.
Ils ont débrayé et, vite, le gouvernement est mis à rude épreuve face à une population qui n’en peut plus avec de longs kilomètres franchis à pieds.
Le confrère fait remarquer que cette situation a certainement étalé au grand jour la nudité d’un gouvernement qui n’a plus aucune entreprise de transport en commun viable et qui manque d’une politique de transport à court terme.