Le conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité, lundi, une résolution portant prorogation du groupe d’experts chargé de la surveillance de l’embargo sur les armes à destination de la République démocratique du Congo. Il demande à ce group de se focaliser sur les deux Kivu, l’Ituri et les réseaux régionaux et internationaux qui fournissent une aide aux groupes armés actifs dans l’Est de la RDC, rapporte radiookapi.net
Le Conseil de sécurité se déclare préoccupé par la présence de groupes armés et de milices dans l’Est de la RDC, en particulier au Sud et Nord-Kivu, ainsi qu’en Ituri (Province Orientale). Il exige par ailleurs de ces groupes amés, «en particulier, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDR) et l’Armée de résistance du seigneur (LRA) qu’ils déposent immédiatement les armes et mettent un terme à leurs attaques contres la population civile.» La même résolution recommande à la RDC et aux pays de la région de prendre des mesures effectives pour que ces groupes armés ne bénéficient d’aucun appui.
L’organe onusien est, par ailleurs, déterminé à continuer à surveiller attentivement l’application de l’embargo sur les armes imposé à la RDC. Il demande au gouvernement congolais et à la mission onusienne en RDC (Monuc), dont le mandat expire le 31 décembre, de collaborer avec le groupe d’experts chargé de la surveillance de l’embargo. Ils devront échanger des informations notamment sur les livraisons d’armes, les itinéraires empruntés, les mines stratégiques…
Un autre point qui préoccupe les membres du conseil de sécurité, c’est la nécessité de renforcer les capacités des institutions et des organismes de la RDC chargés du respect de la loi et du contrôle des frontières. Le conseil de sécurité déplore en outre la persistance des violations des droits de l’Homme et du droit humanitaire, le meurtre et les déplacements massifs des civils, le recrutement et l’emploi d’enfants soldats et la violence sexuelle généralisée. Il exige que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice et encourage le gouvernement de la RDC à « appliquer au sein des forces armées sa politique de tolérance zéro à l’égard des actes criminels ou manquements de leur part.»
Selon ce rapport encore confidentiel, mais dont l’Agence France Presse (AFP) a obtenu une copie, les rebelles hutus rwandais ont bâti un réseau de financement et de soutien international, qui fait échec à toute tentative de leur neutralisation.
Dans ce rapport détaillé transmis début novembre au Conseil de sécurité de l’Onu, les experts affirment que ces rebelles des FDLR ont notamment reçu le soutien des membres d’organisations caritatives étrangères et parviennent à exporter des minerais, en passant par des intermédiaires. Le groupe d’experts cite des compagnies britanniques, malaisienne ou thaïlandaise, qui achèteraient des pierres issues de mines contrôlées par des rebelles.
Cette équipe d’expert des Nations Unies affirme que “les opérations militaires menées contre les FDLR ont échoué à démanteler les structures politiques et militaires de l’organisation”. Les FDLR continuent à recruter et se réinstallent dans de nombreuses zones d’où ils avaient été chassés lors des opérations militaires Kimia 2. Ils ont depuis fait jouer leurs “réseaux de soutien régionaux et internationaux” pour se procurer des armes et parvenir à exporter des minerais jusqu’en Europe ou dans les Emirats, ajoute ce le rapport.
Concernant le rôle des leaders en exil des FDLR récemment arrêtés, le panel démontre qu’Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni sont impliqués dans des transferts d’armes et le blanchiment d’argent issus des ventes illégales de minerais.
Enfin, ce groupe d’experts déplore le manque de coopération des pays occidentaux où sont installés des cadres des FDLR en liaison régulière avec les combattants en RDC.