Assemblée nationale : le nouveau bureau est désormais aux commandes

Remise et reprise entre Evariste Boshab et Vital Kamerhe

Remise et reprise entre Evariste Boshab et Vital Kamerhe

Il était 15 h 23 minutes à Kinshasa lorsque le président sortant Vital Kamerhe a remis le marteau de commande de l’Assemblée nationale au président entrant Evariste Boshab. Dernière étape de la cérémonie d’installation du nouveau bureau de l’Assemblée nationale. Une étape qui met fin à la crise à la chambre basse du parlement engagée depuis la déclaration de Vital Kamerhe s’inscrivant en faux au déploiement de l’armée rwandaise en RDC.

Cette installation a eu lieu en présence des membres du gouvernement et du corps diplomatique accrédité en RDC. Le marteau, signe de pouvoir au parlement a été remis à Evariste Boshab par Vital Kamerhe.
Dans son discours le président sortant a jugé son bilan non négligeable avec 28 lois promulguées en 28 mois. Il a émit plusieurs vœux; notamment de voir le bureau entrant s’atteller à inciter le gouvernement à respecter les recommandations faites par les parlementaires.
Vital Kamerhe estime que le taux d’exécution était presque nul:”Le respect et l’application des recommandations n’ont pas été son point fort, car le taux d’exécution de ces recommandations est presque nul pour ne pas dire que toutes ces recommandations sont restées lettre morte jusqu’à ce jour”.

Pour Evariste Boshab, il met son mandat sous le signe de la reforme. Il reconnaît les mérites du bureau démissionnaire et compte sur le soutien de tous les députés pour faire mieux :”L’Assemblée nationale ne saurait pas se réduire à syndicat d’intérêts partisans et corporatistes, sans trahir sa nature et sa vocation d’institution majeure. Je ne voudrais pas ici formuler trop de promesses, car, après tout, rien ne vaut les faits”.

Une page vient ainsi d’être tournée à l’Assemblée nationale. Les députés estiment qu’il est temps de se remettre au travail après plus d’un mois qu’ils ont essentiellement consacré au renouvellement du bureau. Il leur reste qu’un mois et demi avant la clôture de la session ordinaire. Au regard des matières à traiter, une session extraordinaire est prévisible.

Réactions de l’Opposition et de l’AMP rnDes réactions par rapport au message du nouveau président Evariste Boshab. Le député de l’opposition Martin Mukonkole, membre du groupe parlementaire Ordre des démocrates et républicains à l’Assemblée nationale, émet des réserves quant à la reforme annoncée par le nouveau président de l’Assemblée nationale : “Nous avons suivi le discours du président de notre Assemblée nationale. Je suis étonné de constater que lui, issu de la même famille politique que le président sortant, il a un discours différent. Au lieu qu’il place son action dans la continuité, parce que nous avons toujours estimé que le président Kamerhe était venu avec la vision de la majorité de l’AMP et alliés, et le nouveau président vient dans la logique du renouveau du travail parlementaire. C’est regrettable que maintenant là, qu’on nous dise qu’on vient entrer dans le renouveau. Nous avons entendu un discours, nous en avions entendu beaucoup dans ce pays, nous voulons le voir en acte”.

Du côté du pouvoir, au PPRD, Aubin Minaku, député national de la majorité et vice-président du groupe parlementaire PPRD à l’Assemblée nationale, soutient que les reformes annoncées par Evariste Boshab s’imposent : “Le renouveau c’est chaque jour, je le dis. A chaque instant, chaque institution de la République doit se remettre en cause, surtout lorsqu’il y a démission. Dans le cas de l’Assemblée nationale, c’est une démission de tout le bureau, il y a un nouveau bureau. C’est normal que ce nouveau bureau puisse donner un souffle nouveau, parce que l’ancien bureau a géré l’Assemblée, il y a un côté positif, mais avec beaucoup de facettes négatives, reconnues par tous les députés. Aujourd’hui, personne ne peut être contre le renouveau du travail du parlement”.