L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) accuse le Procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, de violer le secret de l’instruction pré juridictionnelle dans l’affaire du député national Eugène Diomi Ndongala. Accusé de viol de mineures et recherché par le PGR pour arrestation, le président de la Démocratie chrétienne (DC) est porté disparu depuis le 27 juin.
Dans un communiqué de presse, l’Asadho exige le respect du principe de la présomption d’innocence dans ce dossier:
«Nous croyons que si Monsieur Diomi Ndongala se présente devant la justice congolaise, sa condamnation est certaine. Le fait que le Procureur général de la République ait mis, de manière publique, les éléments d’accusation à la disposition de la presse, il a manifestement violé la loi de la République démocratique du Congo relative à l’instruction pénale et en même temps la présomption d’innocence.»
Cette ONG de défense des droits humains a recommandé à l’Assemblée nationale d’interpeller le ministre de la justice sur le fonctionnement de la justice. Elle a en même temps invité Joseph Kabila à s’impliquer dans l’affaire Diomi.
«Nous avons demandé au Président de la République de jouer pleinement son rôle de garant de la constitution en faisant respecter les garanties constitutionnelle en matière d’administration de la justice», a déclaré Jean-Claude Katende.
Pour sa part, le Procureur général de la République a dit n’avoir pas de commentaire à faire sur le communiqué de l’Asadho. «Je suis convaincu qu’ils [les responsables de cette ONG] sont conscients de ce qu’ils font et qu’ils savent pertinemment bien ce qu’ils disent, nous le savons aussi», a-t-il déclaré.
Le président de la DC, accusé de viol de deux mineures dans ses bureaux, est recherché par le Parquet général de la République pour arrestation. Entre-temps, la DC a publié un communiqué indiquant que son président est porté disparu depuis le mercredi 27 juin matin. Pour ce parti de l’opposition, Diomi Ndongala a tout simplement été enlevé par les services de sécurité.
Eugène Diomi est considéré comme l’un de principaux soutiens du leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Son parti s’est regroupé notamment avec l’UDPS, le G14, certaines associations de la société civile, autorités traditionnelles et associations de jeunes pour former la Majorité présidentielle populaire (MPP).
Il s’agit de la plate-forme de soutien à Etienne Tshisekedi, qui a toujours contesté la réélection de Joseph Kabila et se considère comme le président élu de la RDC à la suite de la présidentielle du 28 novembre 2011.
Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2006, Diomi Ndongala s’était présenté aux législatives de novembre 2011. Il avait été déclaré élu dans la circonscription de la Funa à Kinshasa.
Mais, le samedi 25 février à Kinshasa, il avait annoncé que les deux députés élus sur la liste de la Démocratie chrétienne ne siégeraient pas à l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Il avait justifié cette décision par les irrégularités constatées lors de ce scrutin législatif de novembre.