Le porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubai, a déclaré, ce mercredi 4 juillet, que la mission onusienne «n’a jamais fait le monitoring des élections » du 28 novembre 2011 en RDC. Il réagissait ainsi aux propos du président de la Commissions nationale électorale indépendante (Ceni) accusant un ancien fonctionnaire de la Monusco d’avoir induit le Cardinal Monsengwo en erreur, en lui communiquant de faux résultats électoraux.
Répondant aux questions des journalistes lors de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies à Kinshasa, Madnodje Mounoubai a dit refuser de polémiquer avec le pasteur Ngoy Mulunda. Il a poursuivi:
«Se baser sur un mail qu’a envoyé un individu pour dire que c’est lui qui a voulu mettre du chaos dans ce pays (…), mettre ce pays à feu et à sang, je ne le crois pas. Le pasteur Ngoy Mulunda est un homme de Dieu. Sa bouche n’est autorisée qu’à dire la vérité. Et je pense que la vérité de l’homme peut aussi faillir.»
Le porte-parole de la Monusco a, par ailleurs, soutenu qu’une personnalité de la trempe du Cardinal Laurent Monsengwo, «dont l’intelligence est connue sur le plan national et international », ne peut pas se laisser tromper par le premier venu :
«[Dire qu’]une personne travaillant à la Monusco a voulu rouler le Cardinal Monsengwo, je pense que c’est lui que vous êtes en train de faire du tord. [Insinuant] qu’il n’a pas cette intelligence pour accepter les conclusions d’un premier venu.»
Répondant aux observations des députés sur le processus électoral congolais, lundi 2 juillet au Palais du Peuple, Daniel Ngoy Mulunda a révélé que les chiffres livrés par l’archevêque de Kinshasa, qui avait remis en cause la crédibilité des résultats de l’élection présidentielle, lui avait été transmis par un fonctionnaire de la Monusco.
Le Cardinal Monsengwo avait indiqué que ces chiffres émanaient plutôt de conclusions des observations de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Ces conclusions «posent sérieusement la question de la crédibilité de l’élection présidentielle», avait-il affirmé, lundi 12 décembre 2011, lors d’une conférence de presse.
A l’analyse des résultats publiés par la Ceni, vendredi 9 décembre, et qui consacraient la réélection de Joseph Kabila avec 48, 95 %, «il y a lieu de conclure qu’ils ne sont pas conformes ni à la vérité ni à la justice», avait-il poursuivi.