«L’arrivée des experts britanniques et américains voulue par la Ceni est inopportune. La Ceni dont la démarche semble une sorte d’aveu d’impuissance et d’inexpertise. Au motif qu’elle met à rude épreuve son indépendance consacrée par la constitution.» C’est ce qu’a déclaré à la presse, mercredi 28 décembre, le sénateur Thomas-Henri Lokondo, président de l’Union congolaise pour la liberté, parti membre de la majorité présidentielle (MP).
Le sénateur Lokondo dit craindre «un glissement vers le schéma ivoirien, dans la mesure où ces experts anglo-saxons viendront, d’une manière ou d’une autre, pour certifier les résultats des législatives».
Selon lui, il est matériellement impossible de réparer toutes ces irrégularités:
«Là où l’on parle des irrégularités, encore que c’est un euphémisme parce qu’en réalité ce sont des infractions à la loi électorale et au code pénal. Ce sont des falsifications et la destruction intentionnelle des procès verbaux [des résultats de vote]. Alors, je me pose la question de savoir ce que ces experts internationaux viendraient arranger. Comment vont-ils reconstituer les stocks des données dans certains circonscriptions ?»
Thomas-Henri Lokondo a alors proposé l’application des sanctions prévues par les lois du pays contre les auteurs de ces irrégularités:
«L’important maintenant, pour crédibiliser le processus, c’est d’établir les responsabilités et de sanctionner les auteurs de toutes ces infractions à la loi électorale. Parce qu’il ne faut pas donner l’impression que les élections ont été organisées en République démocratique du Congo sans une base juridique. Dans la loi électorale que nous avons votée [le lundi 13 juin au Sénat 2011], il est prévu un barème des sanctions qui ont été d’ailleurs renforcées par rapport à celle de 2006.»
Pour rappel, dans un communiqué rendu public mardi 27 décembre, le bureau de la Commission électorale nationale indépendante a confirmé la reprise des travaux de compilation des législatives dans tous les Centres locaux de compilation des résultats (CLCR) de la RDC.
Ces travaux avaient été suspendus, mercredi 21 décembre, «jusqu’à l’arrivée des équipes de supervision et d’appui technique international ». La Ceni avait alors évoqué de « nombreuses réclamations dont elle a été saisie par les candidats et organisations politiques ».
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