Les travailleurs de la Société commerciale minière de Kisenge Manganèse (SCMKMN), ex-entreprise minière de Kisenge, dans le district de Lualaba au Katanga, perçoivent, depuis mardi 15 février, un mois de salaire après cent quarante mois de non paiement.
L’enveloppe salariale est ponctionnée sur les deux millions USD des pas-de-porte versés par Orama, une société partenaire de SCMKMN. Mais, ces agents demandent au gouvernement de leur céder tout le fond versé afin de leur permettre d’éponger plusieurs mois d’arriérés.
L’enveloppe de deux millions USD représente la troisième tranche des pas-de-porte que verse la firme israélo américaine Orama.
Les travailleurs ont été soulagés par cette paie, mais leur joie s’est tout de suite diluée quand ils ont appris que, selon la loi, ce fonds doit être partagé équitablement avec le gouvernement de la République.
C’est ainsi que les dirigeants de la SCMKMN ont décidé de payer juste un mois de salaire, soit environ 200 000 USD sur un million USD reçus.
Le reste est destiné à ce que le comité de gestion appelle: «axes prioritaires», sans d’autres précisions.
Les travailleurs se sont vite rappelés les 600 000 dollars américains que leur doit le gouvernement et qui ne sont toujours pas débloqués.
Une délégation mixte conseil d’administration, comité de gestion et délégation syndicale de la SCMKMN séjourne d’ailleurs, depuis mercredi 16 février, à Kinshasa pour négocier la totalité de l’enveloppe versée par Orama avec la ministre du Portefeuille.
Entre-temps, Orama doit encore six millions cinq cents mille dollars américains sur les pas-de-porte, dans le cadre de la joint-venture à créer.
Le partenariat prévoit la commercialisation du manganèse stocké depuis plusieurs années à Kisenge. 40 % des recettes reviendraient à l’entreprise congolaise et 60% à la firme israélo américaine.