Affaire Chebeya: la marche des ONG à Bukavu interdite


Floribert Chebeya lors de l'une de ses interventions à Radio Okapi (Archives)

La marche de protestation du Réseau des ONG des droits de l’homme du Sud-Kivu (Rodoski), en rapport avec l’assassinat à Kinshasa la semaine dernière de Floribert Chebeya de la Voix des sans voix, (VSV) n’a pas eu lieu comme prévu ce lundi 7 juin dans les rues de Bukavu.

Le maire de la ville l’a interdite ce jour même vers midi local, après une longue explication entre les organisateurs de la manifestation et le Conseil urbain de sécurité.

Annoncée depuis le samedi 5 juin, la marche était programmée pour 10 heures locales. Objectif: réclamer l’aboutissement rapide des enquêtes sur l’assassinat du président de laVSV, Floribert Chebeya dont le corps sans vie a été retrouvé mercredi dernier sur la banquette arrière de sa voiture dans la périphérie ouest de Kinshasa.

Les organisateurs qui étaient prêts pour amorcer la marche ont attendu toute la matinée le feu vert des autorités locales.

C’est finalement vers midi que la décision est tombée. Pour des raisons du «contexte sécuritaire», la manifestation a interdite.

L’exaspération et la colère étaient à leur comble parmi les ONG de défense des droits de l’homme du Sud-Kivu.

Certains observateurs attribuent la décision des autorités locales à la présence inattendue à Bukavu, du président de la République Joseph Kabila.

En revanche, au même moment, à Mbandaka,  la marche de la société civile de l’Equateur qui était prévue pour le même motif a bel et bien eu lieu.

«Un crime odieux»

Des membres de cette société civile sont descendus ce jour dans les rues pour manifester leur mécontentement suite à la mort de Floribert Chebeya.

Dans un mémo remis à la Monuc, la société civile de l’Equateur  demande la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur cet acte qu’elle qualifie d’odieux et exige que leurs auteurs soient traduits en justice.

Sur les calicots on pouvait lire, entre autre: «La société civile dit non à l’impunité des assassins de Floribert Chebeya.»