Les responsables politiques du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) réfutent les accusations portées contre eux. Ils rejettent la balle au gouvernement qui, selon eux, ne respecte pas ses engagements quant au processus d’intégration des ex-combattants CNDP.
Dans les territoires de Masisi et Rutshuru, plusieurs allégations portées contre le CNDP, ancien mouvement armé mué en parti politique, portent sur des faits suivants:
- la création d’un centre de formation militaire à l’insu des autorités,
- le recrutement des jeunes et
- un double commandement au sein de la police et de l’armée.
Elles ont été confirmées par un haut cadre de la 8ème région militaire qui a requis l’anonymat.
Des sources concordantes dans cette zone qui citent les autorités locales, parlent d’une influence croissante des cadres politiques et militaires issus du CNDP sur l’administration à Kitchanga, Tongo, Burungu, Kabati et plusieurs autres régions, dans le Masisi.
Des recrutements sont faits par la police du CNDP à Bukombo et Bwisha en groupement de Tongo, territoire de Rutchuru et ailleurs, ajoutent les mêmes sources.
Un centre de formation serait ouvert non loin de Kilolorwe, dans le territoire de Masisi, à plus de 50 kilomètres à l’ouest de Goma, indiquent ces sources.
Le secrétaire général du CNDP, Kambasu Ngeve, rejette ces allégations.
Il reconnaît toutefois que le cafouillage constaté dans l’administration civile et militaire dans ces territoires découle de la non-application de certains points de l’accord signé avec le gouvernement.
Certains cadres du CNDP gardent leurs positions dans certaines zones qu’ils contrôlaient, a-t-il révélé, alors qu’ils sont censés partir ailleurs.
Mais, il affirme qu’il y a une part d’intoxication de la part de la population et de certains politiciens extrémistes.
Il a précisé:
« Nous pouvons reverser toutes ces allégations dans le compte du manque de cohabitation pacifique. Le fait qu’on accepte qu’il y ait des militaires ou des policiers non intégrés face aux policiers intégrés doit toujours créer cette méfiance là ! Nous espérons que le gouvernement prendra toutes les dispositions pour que ce qui est arrivée à Walikale n’arrive pas ici. »
Des organisations locales ont dénoncé plusieurs fois une administration parallèle de l’ex-CNDP dans ces régions, souvent source de tracasseries pour les populations.