Une journée ville morte a été observée samedi 1er mai dans les territoires de Beni et de Lubero. La population de ces deux juridictions a répondu à l’appel de la société civile du Grand Nord de la province du Nord-Kivu de boycotter les manifestations commémoratives de la fête du travail célébrée dans le monde.
Les membres de la société civile de cette région justifient leur décision: la population de Beni et de Lubero n’a aucune raison de se réjouir alors qu’elle est victime ces dernières semaines des tueries, des extorsions et des diverses autres tracasseries.
Omar Kavota, président de la société civile du territoire de Beni l’explique à Okapi :
“Il s’agit pour nous, en tant que forces vives, d’exprimer notre ras-le-bol face à l’insécurité grandissante dans la zone, de dénoncer même le mutisme des autorités gouvernementales par rapport à cette situation d’insécurité généralisée et de pleurer avec les familles endeuillées à la suite des diverses tueries perpétrées ça et là par des hommes en armes dans la zone.”
Il rappelle à cet effet l’attaque du centre d’instruction militaire de Nyaleke.
“Nous avons enregistré des pertes nombreuses en vies et humaines et des blessés. Nous pensons qu’il importe pour nous de pleurer, donc nous allons célébrer cette journée dan la méditation la plus totale et nous avons appelé la population à observer cette journée dans la méditation. Nous avons appelé tous ceux qui devaient défiler à ne pas le faire, donc à observer une journée ville morte”, a souligné le président de la société civile de Beni.
Mais, selon l’administrateur du territoire de Beni, le défilé n’a pas été organisé faute d’instruction dans ce sens par la hiérarchie.