Des hommes armés non autrement identifiés s’attaquent aux navires sur le fleuve Congo à la hauteur de la cité de Makanza, à environ 200 kilomètres de Mbandaka, dans la province de l’Equateur. Conséquence: le trafic fluvial dans cette région est paralysé depuis quelques semaines.
Dernier cas illustratif en date: des passagers d’un bateau qui a accosté mardi au port de Kinshasa, affirment avoir été victimes, au cours de leur voyage sur le fleuve Congo en février dernier, d’une attaque armée qui a débouché sur mort d’homme.
Cette attaque a eu lieu dans la semaine du 22 au 28. Le bateau avait d’abord essuyé des tirs avant d’être pris d’assaut par des hommes armés en tenue civile.
Ces derniers procèderont à une fouille systématique du navire lorsqu’ils tomberont sur une tenue militaire dans les effets d’une passagère, qui, selon les sources, appartenait au personnel civil de l’armée.
Un des voyageurs raconte le martyre de cette dame et le calvaire subi par les autres passagers et l’équipage:
C’était pour moi une première fois de voir une personne tuée. Cette femme qui travaille dans l’armée a d’abord été déshabillée, ensuite blessée au dos au moyen d’une lance. Elle a eu les seins coupés. Le commandant du bateau, le technicien et le gérant capturés sur place, ont d’abord été sérieusement tabassés, ensuite, tout le monde dans le bateau, sauf les enfants, nous avons été tabassés. Ils étaient en tenue civile. Étonnant: ils parlaient un lingala des Kinois et non celui des villageois. A la fin, ils ont exigé une rançon de 1500.000 francs congolais pour libérer le gérant.
Ce regain d’insécurité ainsi paralyse le trafic fluvial dans cette partie de la province. A ce jour, au moins sept bateaux en partance pour Akula et Businga traînent encore au port de Kinshasa.
Le gouvernement interpellé
En rapport avec la situation sécuritaire à Makanza, les ressortissants de ce territoire de l’Equateur habitant Kinshasa ont lancé mercredi un appel aux autorités du pays pour qu’elles prennent les dispositions utiles à la sécurisation de cette région. Le président du comité Makanza Ngunda, une association réunissant ces ressortissants, Victor Mwazaka Mata Lienge l’a exprimé dans son message:
Déplorons la violation massive des droits humains, notamment, les tueries des populations civiles, pillages tracasseries, tortures, et viols, occasionnés par ces conflits armés ainsi que par le déplacement massif de nos populations dans les forêts marécageuses de l’Equateur, dans les conditions on ne peut plus précaires, de nature à porter gravement atteinte à leur situation humanitaire du reste inconnue. Désapprouvons tout acte de vandalisme à partir de notre cher territoire. Condamnons sans réserve toute violation des droits de l’homme ciblée et perpétrée contre nos compatriotes, quels qu’ils soient, et quels qu’en soient les auteurs. Au gouvernement de prendre urgemment toutes les dispositions qui s’imposent afin d’assurer un encadrement approprié à nos forces armées en vue de mieux sécuriser nos populations et faciliter en même temps leur retour dans leurs milieux de vie habituels.