Ouverture, ce mardi 24 novembre à la Haye, au Pays Bas, du deuxième procès de la Cour pénale internationale dans l’affaire qui oppose le procureur contre Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo, tous deux prévenus congolais. C’est ce qu’a indiqué le procureur Luis Moreno Ocampo lors d’une conférence de presse tenue lundi à la CPI. Il a fait savoir aussi son intension d’appeler 26 témoins tout au long de ce procès, rapporte radiookapi.net
Les deux prévenus sont d’anciens chefs de milice qui ont opéré en Ituri. Les charges des crimes contre l’humanité et crimes de guerre pèsent contre eux. Suivant le calendrier arrêté par la CPI, les audiences se poursuivront jusqu’au 11 décembre 2009 et reprendront le 26 janvier 2010.
« Effectivement ce mardi commence le 2e procès de la CPI dans l’affaire le procureur contre Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo. Ces derniers sont tous accusés de trois crimes contre l’humanité et de sept crimes de guerre. Ces crimes ont été menés contre le village de Bogoro en … Il s’agit notamment de l’enrôlement des enfants dans l’armée, de l’esclavage sexuel de femmes et filles, des attaques contre les civils dans le village de Bogoro de l’ethnie Hema. Ils doivent répondre à ces charges dans le procès qui commence », a dit Paul Madidi chargé de communication de la CPI à Kinshasa.
Une conférence de presse a été organisée lundi au siège de la cour, à La Haye. « La Cour est appelée à devenir un modèle pour l’équité des procédures, le respect des droits de la défense, et pour la participation des victimes .», a fait savoir Silvana Arbia , le greffier de la CPI. Elle a ajouté aussi que le greffe collabore avec toutes les parties et les victimes participantes, afin de permettre à chacun de jouer pleinement son rôle.
Me Andreas O’Shea, co-conseil de la Défense de Germain Katanga, a, au cours de la conférence de presse, exprimé sa confiance en l’impartialité des juges de la CPI et son espoir de bénéficier d’un procès équitable.
De son côté, Me Jean-Pierre Kilenda Kakengi Basila, conseil de la défense de Mathieu Ngudjolo Chui, a réitéré le respect porté par son client à toutes les victimes, parmi lesquelles M. Ngudjolo Chui se compte lui-même. Il a également exprimé son espoir en ces termes : « la CPI établira toutes les responsabilités dans cette affaire sans haine, sans peur, sans complexe et sans barrières aucune. »rn345 personnes dont 10 enfants soldats autorisées à participer au procès entant que victimes rnIl faut rappeler que l’affaire Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo est la deuxième qui s’inscrit dans le cadre de la situation en RDC, après celle de Thomas Lubanga Dyilo. La chambre préliminaire I a aussi délivré un quatrième mandat d’arrêt le 22 août 2006 contre Bosco Ntaganda. Selon la CPI, ce mandat d’arrêt contre Bosco Ntaganda n’est pas le dernier, les enquêtes se poursuivent en RDC qui pourront amener le bureau du procureur à demander aux juges l’émission d’autres mandats d’arrêt. rnEntre temps, le communiqué de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Right Watch publié à La Haye lundi, souhaite voir Bosco Ntaganda à la CPI. Cette ONG estime que les cas de Germain Katanga et de Mathieu Ngudjolo ne sont pas différents de celui de Bosco Ntanganda.
Par rapport à cette situation, le gouvernement américain juge inexcusable que l’ancien chef rebelle Bosco Ntaganda ne soit pas transféré à la CPI.
Comme l’a indiqué Howard Wolpe , le conseiller spéciale américain pour la région des grands lacs à l’AFP, les Etats Unis, non signateurs du traité de Rome créant la CPI, vont faire pression sur le gouvernement congolais pour qu’il autorise le transfert de Bosco à la CPI.
Quant au gouvernement congolais qui a intégré Bosco Ntanganda au sein de la défense nationale, il n’est pas favorable pour l’heure à l’arrestation de Bosco Ntaganda.
A cet effet, en ce qui est du transfert de Bosco Ntanganda à la CPI, le président Joseph Kabila avait annoncé en février dernier que pour lui le choix était clair. La paix et la sécurité du Nord Kivu passent avant toute autre chose.