Contrairement à l’information mise en ligne vendredi dernier sur notre site, le journaliste Alfred Nzonzo Bitwahiki de la Radio Communautaire Racou de Kiwanja est toujours vivant. Plusieurs sources du Nord-Kivu, dont le directeur de la radio qui l’emploie, avaient déclaré à radiookapi.net que ce journaliste avait été tué lors des affrontements de Kiwanja. Pourtant Alfred Nzonzo a fait signe de vie.
Le journaliste déclare cependant qu’il se cache toujours à Rutshuru depuis les combats de mardi et mercredi derniers entre CNDP et les Maï-Maï du Pareco. rnEt si les gens l’ont déclaré mort, c’est parce qu’ils ont vu sa maison détruite mercredi par une roquette tirée par des belligérants à Rutshuru. « Je suis toujours en vie. Le mercredi, j’ai vu quelqu’un avec une lance roquette, il s’est agenouillé avec, en cherchant comment tirer dans ma maison. Je suis sorti à travers la fenêtre. Arrivé à trois mètres de ma maison, je l’ai vue incendiée, j’ai tant de plaies sur mon corps. Je suis ici dans l’insécurité, je ne sais où me diriger. Je n’ai rien à mettre sous la dent, ni des habits à porter. Je n’ai pas encore trouvé de secours. On a sollicité la Monuc pour venir à notre aide, de nous sécuriser, jusque-là, en vain. C’est ce que je peux vous relater sur la situation qui s’est passée le mercredi », a confié le confrère. Ce dernier sollicite l’intervention de la Monuc pour son évacuation vers une zone sécurisée.
Un journaliste belge libérérnToujours dans le même conteste, le journaliste belge Thomas Scheen, son chauffeur et son interprète, tous deux Congolais, ont été libérés par les combattants Maï Maï, après deux jours de captivité.
Les trois hommes avaient été enlevés mardi dernier à Kiwanja, à 75 kilomètres au nord de Goma, lors des affrontements entre ces Maï Maï et le CNDP. Thomas Scheen était dans la région de Rutshuru pour une série des reportages pour le compte d’un journal allemand.
Charles Ntiricha, l’un des rescapés, est arrivé vendredi à Goma à bord d’un hélicoptère de la Monuc. Il revient ici sur ce que lui et ses compagnons ont vécu pendant leur captivité : « Nous avons effectué une marche à pied, longé une forêt, traversé des champs, des marrées, des rivières, on était très fatigué. Le lendemain, nous avons vu un autre groupe de Maï Maï qui est venu nous prendre de là et il nous a amenés dans un autre coin. Hier soir, nous avons vu un troisième groupe de Maï Maï qui nous a dit : « Voilà, on vous amène au village »- Et vers 23 heures, nous sommes arrivés à Kinyadoni où nous avons passé la nuit et le matin vers 6 h 30- 7 h 00, ces Maï Maï nous ont conduits au campement des FARDC qui est en fait basé à Kinyadoni. Quelques heures plus tard, la Monuc est venue nous récupérer et nous a conduits jusqu’à sa base de Kiwanja. De là, nous avons pris l’hélico de la Monuc. Je tiens vraiment à remercier sincèrement la Monuc et toutes les autorités provinciales qui se sont investies dans notre situation. Grâce à tout le monde qui s’est investi, nous voici vivants en dépit de la fatigue et de la souffrance que nous avons endurée pendant tout ce temps »