Quinze agents licenciés de Global Télévision ont porté plainte à l’Inspection du travail. Ils dénoncent un « licenciement abusif et massif ». Du coup, le syndicat de la presse, l’inspecteur général du travail…, se mobilisent pour condamner cette décision, rapporte radiookapi.net.
Le directeur coordonnateur de Global Télévision est lui aussi victime de cette décision. Clément Nzau indique que les 15 agents sont allés réclamer le paiement de 9 mois d’arriérés de salaire auprès de la propriétaire de l’entreprise. «Alors que les agents n’ont pas enclenché la grève, la propriétaire décidera avec un groupe d’agents de brandir les noms de quelques personnes censées entrer à Global pour travailler. Et d’autres personnes ne devaient plus entrer », explique-t-il. Clément Nzau précise aussi que lui seul avait un contrat qui expire au 31 décembre 2006. Il avoue avoir trouvé les autres collègues sans contrat de travail.
L’employeur de Global TV Mme Nzuzi wa Mbombo, par la voix de Henri Nzuzi, gérant statutaire de l’entreprise, n’a pas voulu faire de commentaire à ce sujet. Pour l’employeur, faire des commentaires serait susciter des polémiques inutiles.
Le Syndicat national des professionnels de la presse (SNPP), pour sa part, souligne l’importance des droits sociaux, économiques et professionnels des travailleurs de médias. Stanislas Mvumbie, secrétaire national de ce syndicat, reconnaît que le salaire est un droit et non un avantage. « Le fait de laisser travailler quelqu’un sans le payer pérennise le phénomène « coupage » dont on connaît les méfaits Ndlr (ce phénomène consiste au fait que le journaliste doit monnayer le service qu’il rend aux tiers pour survivre). Selon l’article 43 du code de travail, l’employeur a l’obligation de faire signer à l’employé un contrat de travail. Au-delà de six mois d’essai, l’employeur est considéré comme ayant signé un contrat à durée indéterminée», déclare-t-il
L’inspecteur général du travail constate, lui, l’ignorance de beaucoup de travailleurs au moment des engagements. Vincent Mukadi Bamwanya explique : «Tout travailleur qui se présente devant un employeur doit absolument signer avec ce dernier un contrat de travail. Ce contrat peut être verbal pour une durée indéterminée. Dès l’instant où les inspecteurs de travail constatent cette anomalie, c’est une infraction dans le chef de l’employeur. Les journalistes parlent tous les jours des autres mais ils ne parlent jamais d’eux-mêmes. Dans la législation du travail, il y a quatre domaines cardinaux. Le premier concerne les conditions de travail. Le deuxième a trait aux rémunérations et avantages sociaux. Le troisième, c’est la sécurité et la santé au travail, enfin, le dernier concerne les relations professionnelles. Travailler sans contrat c’est travailler comme un esclave. L’exploitation de l’homme par l’homme était abolie depuis des siècles.»