Au moins dix Bami (pluriel de Mwami, Chefs coutumiers en swahili) ont signé un ultimatum au gouvernement et à la communauté internationale pour qu’ils accélèrent le départ des FDLR. Faute de quoi, Ces Bami annoncent qu’ils demanderont à la population de «prendre en charge» elle-même sa sécurité… Mais cette décision ne fait pas l’unanimité, constate radiookapi.net
Cet ultimatum court jusqu’au 10 juillet prochain. Passé ce délai, les Bami comptent appeler la population du Sud Kivu à «se prendre en charge». Le sénateur Désiré Rugebanezi de la collectivité-chefferie de Kabare l’un des Bami signataires de la déclaration, invite le gouvernement et la communauté internationale à prendre leur responsabilité en mains. «Si vous nous montrez votre volonté de sécuriser la population, de remplir votre part du contrat en rapatriant les troupes des FDLR, nous sommes d’accord. Nous allons rester tranquilles. Mais si nous constatons absolument que les massacres, les pillages et les viols continuent… Et si la population se prend en charge, l’Etat et la communauté internationale en tireront toutes les conséquences», souligne-t-il.
rnCependant certains chefs coutumiers contestent cette démarche. Ils craignent «l’iturisation» du Sud Kivu. Le sénateur Pierre Ndatabayo III, chef de la collectivité-chefferie de Ngweshe se dit contre la violence. «Je ne vois pas d’autre manière de se prendre en charge contre les FDLR si on n’utilise pas la violence. Nous, nous préconisons une solution négociée avec l’appui de la communauté internationale. Ce que nous voyons en Ituri, ça avance en quoi?»
Même son de cloche de la part du président de collège de Bami du Sud Kivu, mwami Simba et du président de l’Alliance des Chefs coutumiers du Congo, mwami Tambuka. Pour eux, cet ultimatum n’engage que les Bami qui l’ont signé.