C’est en ces termes que le président des ex-gendarmes katangais, appelés «Tigres» qualifie l’opération visant la formation d’une armée nationale réunifiée en République démocratique du Congo. Dans une lettre adressée au Ciat (Comité international d’accompagnement à la transition) Nickel Rumbu indique que «les meilleures troupes des ex-belligérants restent toujours au service de leurs chefs respectifs», rapporte radiookapi.net. Il propose la constitution de la nouvelle armée autour du noyau formé par la fusion ex-Tigres – ex-éléments de la DSP, l’ancienne division spéciale présidentielle de feu président Mobutu.
Nickel Rumbu soutient que les trois ex-belligérants continuent à garder leurs véritables troupes pour eux-mêmes. Au clair, Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba et Azarias Ruberwa gardent chacun leur armée, mais le peuple n’a pas d’armée pour le protéger, explique-t-il. «Or, si nous trouvons une armée qui va protéger le pays, MM. Kabila, Bemba et Ruberwa seront aussi protégés », précise le président du FNLC.
rnRéactions
Le secrétaire général du MLC Thomas Lohaka est le premier à avoir réagi à cette prise de position de M. Rumbu. Il affirme que son parti n’a pas d’agenda caché dans le domaine de brassage de l’armée. Il considère par conséquent que tout brassage doit passer par l’état-major général des FARDC.
« Nous avons transmis lors de notre mutation de mouvement politico-militaire en parti politique la liste exhaustive de nos officiers, sous-officiers et hommes de troupes à l’état-major général des FARDC. Le chiffre s’élevait à 20 050 personnes. Ces hommes sont maintenant gérés par l’état-major général.», dit-il. Pour le secrétaire général du MLC, tout est clair. Le MLC, en tant que parti politique, ne gère aucun militaire de l’ancien mouvement politico-militaire, rassure-t-il.
Pour ce qui est de la composante ex-gouvernement, Vital Kamehre, l’actuel secrétaire général du PPRD, s’est refusé à tout commentaire.
Pour mémoire, M.Rumbu est commandant en chef des ex- gendarmes katangais, ex-Tigres, basés actuellement en Angola. Le 1er janvier 2005 à Paris, ces derniers ont décidé de fusionner avec les troupes de l’ex-DSP, réfugiées au Congo Brazzaville. Nickel Rumbu du FLNC avait soutenu l’accord de fusion, en vue de la formation d’un noyau des Forces armées de la République Démocratique Congo.