Revue de presse du 24 avril 2025
Les médias congolais reviennent ce jeudi sur le réquisitoire du ministère public dans l’affaire Bukanga Lonzo.
Vingt ans de prison ont été requis par le ministère public contre l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogracias Mutombo, et contre l'homme d'affaires sud-africain Grobler Christo Stephanus, poursuivis solidairement pour détournement des fonds destinés à la réalisation du projet de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, rapporte l’Agence congolaise de presse.
Le procureur général de la république a aussi requis 10 ans inéligibilité contre Matata, 5 ans contre Déogratias Mutambo et une expulsion du territoire congolais, après avoir purgé sa peine contre Grobler Stephanus, lors de l’audience de la Cour constitutionnelle tenue mercredi à Kinshasa, indique l’agence.
L'ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo est rattrapé par ses vieilles casseroles dans l'affaire parc agro-industriel de Bukanga Lonzo et celle du prétendu Marché international de Kinshasa, projets qui, selon le réquisitoire du ministère public, n'ont servi qu'à détourner des millions de dollars du trésor public et non pour des fins sociales comme initialement prévus, commente La Tempête des Tropiques.
Malgré l'absence de l'ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo et de l'ancien gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, principaux prévenus dans cette affaire, l'audience s'est bel et bien tenue mercredi 23 avril 2025, à la Cour Constitutionnelle, ajoute le journal.
Dans son réquisitoire, fait remarquer La Prospérité, le ministère public a appelé la Cour Constitutionnelle à appliquer sévèrement la loi contre les trois prévenus.
En plus de la peine de travaux forcés, le ministère public a également demandé l’arrestation de Matata Ponyo. Cette démarche illustre l’intensification des actions judiciaires contre les figures de l’opposition, exacerbe les inquiétudes concernant l’état de droit et la justice en RDC, fait remarquer Le Potentiel.
Les défenseurs des droits humains et de la démocratie s’inquiètent de ces développements, craignant que cela ne marque une nouvelle étape dans la répression des voix dissidentes, poursuit le quotidien.
À l’issue des réquisitions, la Cour constitutionnelle a pris l’affaire en délibéré. L’arrêt est attendu pour le 14 mai prochain, annonce Mediacongo.net.
Côté société civile, on salue la belle démonstration caractérisée par le travail abattu par l’Inspection générale des finances (IGF) pour retracer et révéler ce scandale financier à l’origine des poursuites judiciaires contre ses auteurs, fait remarquer Africa News.
Le projet de Bukanga Lonzo, censé transformer le secteur agricole congolais, a englouti des millions de dollars sans résultats probants, rappelle Ouragan. Des enquêtes ont révélé, selon le média, de graves irrégularités, notamment des surfacturations et une gestion opaque des fonds publics.