La directrice intérimaire de la Commission nationale pour la prévention routière, (CNPR) en Ituri, est accusée de détournement de plus de cent mille dollars américains par un groupe de travailleurs de ce service étatique. L’accusée rejette ces allégations et se dit prête pour un audit financier.
Dans une correspondance adressée au ministre des Transports et Voies de communication, treize agents et cadres de la CNPR dénoncent la mauvaise gestion et le détournement des redevances perçues auprès de la société Kibali gold mining. Ils en appellent à l’implication de l’autorité de tutelle pour des enquêtes.
Les travailleurs pétitionnaires exercent dans les bureaux de la CNPR installés à Mambasa, Aru, et Bunia, d’autres sont des cadres de la direction provinciale.
Dans leur correspondance, ils dénoncent non seulement les suspensions intempestives au sein de la direction provinciale de la CNPR, mais aussi le détournement d’au moins cent mille dollars américains, issus des taxes et redevances payées par les sous-traitances de la société Kibali gold mining.
Cette entreprise minière dépose chaque mois de l’argent dans un compte non officiel de la CNPR, témoigne David Kabagambe, l’un des signataires de ce document.
« La directrice provinciale a déjà détourné plus de cent mille dollars, et nous avons des preuves en annexe de cette correspondance. Et même les panneaux lumineux (Ndlr feux de signalisation) installés au niveau du rond-point SONAS ont couté en réalité neuf mille dollars, pendant qu’elle a communiqué vingt-huit mille dollars dans ses rapports », ajoute ce travailleur.
La directrice provinciale intérimaire de la CNPR Ituri, Irene Bubulenga, rejette en bloc ces accusations. D’après elle, le problème se situe ailleurs :
« Il fallait commencer par des audits avant de confirmer le détournement ou pas. Ce sont des chefs d’antennes de la CNPR, tout est justifié par le fait que je leur ai refusé de garder les 50% des recettes à la source. Parce que dans notre statut, je n’ai vu nulle part où un directeur provincial est autorisé de laisser son subalterne garder 50% des recettes mobilisées ».
En rapport avec la surestimation supposée du coût du projet d’installation des feux de signalisation dans la ville de Bunia, Irène Bubulenga se dit ouverte aux enquêtes.