Le mercredi 5 juin, le monde a célébré le cinquième anniversaire de la Journée mondiale de l’environnement, marquée par des initiatives de sensibilisation sur la protection et la restauration de la planète.
À Kinshasa, cette journée a été l'occasion pour de nombreux habitants de dénoncer l'insalubrité qui règne tant dans le centre-ville que dans les quartiers périphériques. La mégapole de plus de 12 millions d’habitants souffre d’un manque criant de poubelles publiques, ce qui conduit à la prolifération de décharges sauvages un peu partout.
Des tas d’immondices, composés en grande partie de sacs et de bouteilles en plastique, jonchent les rues et chaussées de la ville. De nombreuses avenues et voies de canalisation, les rivières et collecteurs des eaux de ruissellement, sont devenues des déversoirs de déchets. Cette situation, selon certains Kinois, est à l'origine des inondations observées dans plusieurs quartiers durant la saison des pluies.
Lors des dernières pluies diluviennes de mars-avril 2024, les eaux de pluie, chargées de déchets, ont inondé les stations de captage de la Regideso, notamment celle située sur la rivière Nd’jili dans la commune de Masina, rapportent des riverains. Les conduites d'eau potable ont également été endommagées, privant plusieurs quartiers d'accès à l'eau potable.
Cette situation s'est aggravée depuis 2015, lorsque la gestion des déchets a été confiée aux services de l’hôtel de ville de Kinshasa. Les gouverneurs successifs ont tous déploré le manque de moyens financiers pour assurer une gestion efficace des déchets.
Le programme Kin-Bopeto, lancé il y a environ cinq ans par les autorités de la ville, n'a pas réussi à redonner à Kinshasa son lustre d'antan. Toutefois, les autorités espèrent que de nouveaux partenariats, notamment avec la société turque Albayrak, permettront d'assainir la capitale de la République démocratique du Congo.
Entre 2005 et 2015, la gestion de la salubrité de Kinshasa était assurée par les programmes PAUK et PARAU, financés par l’Union européenne.