11 ans après la signature de l’« Accord-cadre d’Addis-Abeba », l’asbl DYCOD préconise sa révisitation

 

Onzième anniversaire ce samedi 24 février 2024 de la signature de l'Accord pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands lacs, dit « Accord-cadre d’Addis-Abeba ».

A cet effet, la dynamique communautaire pour la cohésion sociale et le développement (DYCOD) a organisé, jeudi 22 février à Kinshasa, une matinée de réflexion sur le thème :

« Les défis et perspectives de l’accord cadre d’Addis-Abeba, quelles solutions courageuses et durables pour le retour de la paix ».

Le coordonnateur de la DYCOD-RDC, maitre Patient Bashombe Matabishi, ainsi que d’autres intervenants, ont préconisé la révisitation de cet accord, qui, selon eux, n’a pas apporté de solution à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.

Cet accord a été mis à l’épreuve, avec une escalade des violences, selon la DYCOD.

« La résurgence du M23 vient porter un coup dur à cet accord. On n’a pas honoré les engagements, mais aussi il y a eu des agendas cachés. La RDC a été piégée », estime maitre Patient Bashombe Matabishi.

Il est nécessaire que cet accord soit revisité pour rendre sa mise en œuvre plus efficace, préconise l’un des témoins de la signature de cet accord, Julien Paluku, ministre de l’Industrie et ancien gouverneur du Nord-Kivu :

« Je milite en faveur de la révisitation de cet accord, pour qu’on lague certains éléments qui relèvent de la politique nationale, mais qu’on y intègre seulement des éléments qui relèvent de la politique régionale, et des obligations des uns et des autres, assorties des sanctions pour tout ce qui violerait l’accord ».

La RDC a rempli une bonne partie de ses engagements, notamment avec la mise sur pied de plusieurs structures, parmi lesquelles le programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), affirme le coordonnateur du dit programme, l’abbé Jean Bosco Bahala.

« Il faut identifier quel est le vrai problème, identifier qui est notre vrai ennemi, il faut d’autres alternatives. La solution, c’est la montée en puissance de l’armée. Il faut produire aussi un document de politique de sécurité pour le pays. La perspective que nous avons aujourd’hui, c’est de pouvoir convaincre les commanditaires de la guerre d’arrêter le soutien à ceux qui nous agressent », a proposé l’abbé Jean Bosco Bahala.

L'Accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région des Grands lacs dit Accord-cadre d'Addis-Abeba, été signé le 24 février 2013. Il s'agit d'une initiative de paix visant à mettre fin à  l'un des conflits le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale et à résoudre les causes profondes de la violence et des guerres à répétition à l’Est de la République démocratique du Congo.