Huit députés nationaux de Rutshuru et Masisi, territoires en proie à l’insécurité, proposent que les bureaux de réception et traitement des candidatures(BRTC) pour leurs circonscriptions soient ouverts par la CENI à Goma (Nord-Kivu).
Ces députés nationaux, dont cinq du territoire de Masisi et trois du territoire de Rutshuru, ont émis cette proposition, dans une correspondance adressée lundi 3 juillet au président de la CENI dont une copie est parvenue mercredi à Radio Okapi.
Ces députés exigent également l’enrôlement des électeurs dans les zones contrôlées par le gouvernement dans les deux territoires.
A Goma pendant ce temps, la position de ces députés est loin de faire l’unanimité.
Un groupe de jeunes du mouvement dénommé « Collectif des victimes de l’agression rwandaise via les rebelles du M23 » s’oppose à cette idée émise par les députés.
Ces jeunes estiment qu’il est difficile à ce stade d’organiser les élections dans le territoire de Rutshuru, par exemple, alors que le M23 y est encore et qu’il y a absence de l’autorité de l’Etat.
Mais pour les députés, il serait possible d’ouvrir déjà les BRTC pour les deux circonscriptions à Goma, en prévision du retour de la paix.
« S’ils estiment qu’à Masisi, on ne peut pas le faire, mais nous ne pensons pas que c’est le cas, on peut le faire à Goma comme on le fait pour le cas du Nyiragongo. Et à ce moment on garderait les données tout en faisant pression au Gouvernement pour qu’au moment où la sécurité sera rétablie, on peut déclencher le processus d’enrôler les populations et les impliquer dans les élections. Maintenant lorsque la CENI refuse de réceptionner les candidatures de Masisi et de Rutshuru, et le Gouvernement ne fait plus pression pour chasser le M23, ça va poser un problème », a déclaré Jules Mugiraneza, élu de Masisi.
Les huit (08) députés rappellent, en effet, que sur les dix-neuf groupements du territoire de Masisi, seize sont contrôlés entièrement par le Gouvernement. Cela en est de même pour six groupements sur les quatorze que compte le territoire de Rutshuru.
Ils estiment donc que le Gouvernement aurait déjà pu organiser l’enrôlement dans ces entités sous son contrôle.