Le Consortium des femmes sans frontières a affirmé, vendredi 12 mai, avoir recensé 108 cas de violences sexuelles au quartier Bononge, commune de Wangata, à Mbandaka (Equateur) au premier semestre 2022.
Cette organisation a livré ces statistiques à travers un plaidoyer qu’elle a mené auprès du maire de la ville de Mbandaka.
Les femmes leaders s’inquiètent de l’allure que prend les violences sexuelles dans ce quartier Urbano-rural, situe à 30 KM du centre-ville de Mbandaka.
Elles redoutent que cette année, les statistiques soient plus élevées au regard de la situation sur terrain.
Selon ces femmes, les victimes sont violées à longueur de journée dans des champs, ou pendant qu’elles se rendent à la source ou encore la nuit, au petit marché local.
Parmi les victimes, il y a notamment des femmes autochtones pygmées.
Les femmes leaders dénoncent également les intimidations des autorités locales envers les victimes qui osent dénoncer leurs bourreaux.
C’est la raison du plaidoyer que la présidente de la Commission violence sexuelle basée sur le genre, Claudine Biongo et ses collègues ont mené auprès de l’autorité urbaine.
« Lors de notre réunion à Bongonde, les femmes ont fait ressortir plusieurs problèmes qui donnent lieu à leur rétrogradation et qui font que leurs droits fondamentaux soient bafoués par la communauté de ce coin. Il y a des femmes pygmées (PA) qui sont violées et quand elles veulent dénoncer, les autorités en place ne veulent pas. Elles leur interdisent toute action parce qu’elles n’ont pas de preuves. Mais réellement nous avons des cas palpables que nous avons vus, on intimide les femmes qu’on va les jeter dehors, qu’on va les répudier par leurs maris », a-t-elle expliqué.
Claudine Biango a également dénoncé le phénomène appelé « Staffs ».
Ces staffs, après avoir consommé des boissons alcooliques, profèrent des insanités, injurient des femmes. Ce qui a fait que les femmes se sont senties humiliées », précise-t-elle.
Elle demande enfin aux autorités de prendre des mesures sécuritaires d’arrêter et de sanctionner les auteurs de ces actes.
Ce plaidoyer des femmes leaders rentre dans le cadre du projet Voie et Leadership féminin, financé par Affaires mondiales Canada.
Le Directeur de cabinet du maire de Mbandaka qui a réceptionné le document, a promis que l’autorité y répondra positivement.