Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé jeudi les gouvernements congolais et rwandais à cesser de soutenir les groupes armés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), lors d'une visite au Rwanda.
"Il existe des rapports crédibles sur un soutien aux groupes armés par toutes les parties, y compris les FDLR par les forces congolaises et le M23 par les forces rwandaises", a déclaré Antony Blinken à l'issue de discussions avec le président rwandais Paul Kagame à Kigali.
Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sont des rebelles hutus rwandais. Et le M23 est un groupe principalement composé de Tutsis congolais.
"Notre position est claire : le soutien à tout groupe armé doit cesser. Il ne s'agit pas d'un groupe contre un autre. Le principe de base est qu'il ne devrait pas y avoir de soutien venant des gouvernements et des forces armées aux groupes armés comme le M23 et les FDLR", a ajouté le chef de la diplomatie américaine.
Kigali a démenti soutenir le M23
Le Rwanda constitue la troisième et dernière étape d'une tournée africaine qui avait précédemment mené M. Blinken en Afrique du Sud et en RDC.
Jeudi, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, a refusé de commenter les propos de M. Blinken évoquant des informations "crédibles" sur un soutien au M23, affirmant que le "problème fondamental" des FDLR devait être traité pour parvenir à une solution durable dans l'est de la RDC.
L'est de la RDC abrite de nombreux groupes armés qui sèment la mort depuis près de 30 ans.
L'un des plus actifs ces derniers mois est le M23, une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin d'année dernière en reprochant à Kinshasa de n'avoir pas respecté des accords sur la démobilisation et réinsertion de ses combattants.
Selon un rapport d'experts missionnés par les Nations unies consulté le 4 août par l'AFP, l'armée rwandaise a "lancé des interventions militaires contre des groupes armés congolais et des positions des Forces armées congolaises" depuis novembre 2021 et jusqu'en juin 2022.
Kigali a rejeté ces "allégations non valides" et avancé son "droit à défendre son territoire".
Avec AFP