Revue de presse kinoise du 3 aout 2022.
Le sujet sur le retrait de la MONUSCO de la RDC est largement commenté par les journaux parus ce mercredi dans la capitale congolaise. L’Agence congolaise de presse (ACP) renseigne qu’au cours d’une réunion présidée par le chef de l’Etat et consacrée à l’audition du rapport de la commission spéciale sur la situation qui a prévalu au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, consécutive aux manifestations contre la MONUSCO, le gouvernement a été instruit de diligenter une réunion avec la MONUSCO, en vue de réévaluer le plan de son retrait. Ce plan a été convenu en vertu de la résolution 2556 du Conseil de sécurité, indique l’agence.
La Prospérité titre en sa manchette : « Le Gouvernement envisage un retrait imminent de la MONUSCO ». Dans sa colonne, ce quotidien note qu’après les pertes en vies humaines causées par des casques bleus au poste frontalier de Kasindi et autres dégâts survenus à la suite des manifestations de populations en colère notamment, à Goma et Butembo, le Gouvernement congolais s’active à faire partir de façon imminente la MONUSCO pour ainsi apaiser la situation au niveau des provinces du Nord et Sud-Kivu. Après la réunion de crise tenue à l’initiative du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, lundi 1er août, rapporte ce tabloïd, les ministres Patrick Muyaya, Julien Paluku et Modeste Mutinga ont rassuré, au cours d’un spécial briefing que toutes les dispositions sont prises pour stopper tout dérapage, comme le veut le Président de la République. Après le départ de la mission onusienne, explique La Prospérité, toutes les tâches autrefois exécutées par cette mission onusienne seront transférées aux agences du système des Nations Unies notamment, le PNUD.
Dans la même voie, le journal L’Avenir cite le ministre de l’Industrie, Julien Paluku qui a donné deux éléments qui prouvent que la RDC s’assumera après le départ de la MONUSCO. Selon lui, signale ce quotidien, on ne peut pas être continuellement dans une mentalité d’assister et penser qu’on peut se développer. Un autre élément, c’est la loi de programmation qui a été promulguée par le chef de l’Etat et qui prévoit 2 milliards USD pour permettre au Gouvernement d’asseoir son système de sécurité, indique ce journal.
Au trihebdomadaire ECONEWS de s’interroger si l’hostilité d’une partie de la population, les violentes manifestations et le drame de Kasindi, vont-elles modifier le calendrier de départ de la MONUSCO. Pour le moment, souligne cet hebdomadaire, il semblerait que non. Ce tabloïd est d’avis que le président Félix Tshisekedi souhaiterait bien accélérer le mouvement, et présenter ainsi le départ des casques bleus comme un point positif à son bilan sécuritaire avant les élections de 2023, mais tout comme son prédécesseur, il est bien conscient qu’un départ précipité ne ferait qu’aggraver la situation et risquerait de plonger le pays dans un chaos plus grand. Pourtant, poursuit ECONEWS, le gouvernement Sama a bien engagé avec les Nations unies un plan de sortie négocié de la mission onusienne. Politiquement, fait savoir ce journal, cette annonce permet à Félix Tshisekedi de placer le retrait de la MONUSCO comme l’un de ses objectifs politiques. Lors du dernier Conseil des ministres du 29 juillet, le Chef de l’Etat, cité par ECONEWS, a rappelé qu’un plan de départ progressif et échelonné «à l’horizon 2024» avait été signé en septembre 2021. Les casques bleus se sont effectivement retirés du Kasaï en 2021 et du Tanganyika en 2022.
Forum des As indique, pour sa part, que Modeste Mutinga, ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale a rassuré la population de l’assistance du gouvernement apportée aux victimes, notamment les familles éplorées et les blessés des incidents de Goma, Butembo, d’Uvira et de Kasindi. «Il y a eu une assistance pour les organisations des obsèques tant à Goma qu’à Butembo», a-t-il précisé, dans les colonnes de ce quotidien. Pour sa part, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias, rappelle ce tabloïd, a déploré les graves incidents de Kasindi et a affirmé que les responsables qui y étaient impliqués, ne feront plus partie de la MONUSCO. «Le mandat principal de la MONUSCO, c’est la protection des civils. On ne peut pas accepter que les casques bleus tirent à bout portant et de sang froid sur la population qu’ils sont censés protéger», a déclaré le ministre de la Communication, dans les propos repris par ce journal.