La Sous-Secrétaire générale des Nations unies pour l’Afrique, Martha Pobee, a prévenu mardi 31 mai le Conseil de sécurité que la récente résurgence du groupe armé M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo aggravait « une situation déjà sérieuse et constituait une menace grave pour la paix. »
« Malgré les efforts déployés par le gouvernement congolais pour lutter contre l'insécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo, la violence des groupes armés a continué de faire payer un lourd tribut à la population civile dans plusieurs territoires des provinces », a-t-elle souligné.
« La récente résurgence du Mouvement du 23 Mars, connu comme « M23 », en particulier, et ses actions hostiles contre les forces armées congolaises et les Casques bleus de la MONUSCO au Nord-Kivu, aggrave une situation déjà sérieuse. Elles constituent une menace grave pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la région », a-t-elle ajouté.
75 000 déplacés internes
Selon elle, l'impact humanitaire des attaques du M23 est considérable. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) signale qu'au 30 mai, au moins 75 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays et que 11 557 autres personnes ont traversé la frontière avec l'Ouganda.
« Une action urgente est nécessaire pour désamorcer la situation actuelle », a dit Mme Pobee, jugeant impératif que le Conseil de sécurité « accorde tout son poids aux efforts régionaux en cours pour désamorcer la situation et mettre fin une fois pour toutes à l'insurrection du M23 ».
Elle a estimé que la poursuite du dialogue entre les gouvernements concernés restait indispensable pour éviter une nouvelle escalade de la violence dans l'est de la RDC.
Les bons offices
Elle a noté que la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la RDC, Bintou Keita, et l'Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs d’Afrique, Huang Xia, étaient activement engagés dans les efforts visant à désamorcer les tensions grâce à leurs bons offices.
« Nous ne pouvons pas perdre de vue que la violence armée reste répandue dans tout l'Est de la RDC. Que ce soit en Ituri, au Sud-Kivu ou dans d'autres parties du Nord-Kivu, une multitude de groupes armés continuent de s'attaquer à la population civile, sapant les efforts pour parvenir à une paix, une stabilité et un développement durables en RDC et, en fait, dans la région », a ajouté Mme Pobee.
Elle réitéré l'appel du Secrétaire général aux groupes armés locaux en RDC, sans conditions préalables, à participer au processus politique, et à tous les groupes armés étrangers de désarmer sans condition et de retourner immédiatement dans leurs pays d'origine respectifs.
En outre, elle a tenu à souligner « l'importance d'impliquer les femmes, y compris les représentantes de la société civile et les femmes affiliées aux groupes armés, dans les efforts en cours afin de veiller à ce que leurs besoins et perspectives spécifiques soient pris en compte dans la recherche de solutions inclusives et durables ».
Avec l’ONU.