L’augmentation du prix du carburant à la pompe n’est plus à éviter, a déclaré le président du regroupement des sociétés pétrolières privées, Emery Mbantshi Bope. Dans une interview accordée dimanche 10 avril à Radio Okapi, il annonce « d’intenses pourparlers » au début de cette semaine entre le gouvernement et les pétroliers pour décider du prix qui sera fixé « pour permettre à tout le monde de continuer à travailler normalement ».
« Il faut se préparer pour voir ce que ça peut donner. Mais on tient toujours compte du pouvoir d’achat et de la situation actuelle que nous vivons », a ajouté M. Mbantshi.
Il a appelé le gouvernement à payer les arriérés des distributeurs des produits pétroliers afin de leur permettre de renouveler les stocks.
« Si nous, les distributeurs, nous ne sommes plus en mesure de nous réapprovisionner, la conséquence est que nous serons dans une situation compliquée. Pour résoudre le problème, il faut payer le manque à gagner certifié (…) », a poursuivi Emery Mbantshi Bope.
Approvisionnement difficile
S’approvisionner en essence le week-end qui s’est achevé à Kinshasa dans certaines stations-services a été très difficile. De longues files des véhicules ont été visibles dans les rares stations qui ont vendu pendant que plusieurs autres sont restées fermées.
La même situation est vécue dans plusieurs stations-services de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, où le carburant n’a pas été vendu le week-end. Les autres ont tout simplement augmenté le prix. Certains chauffeurs de taxis et taxis-bus ont aussi emboîté les pas au grand dam des usagers qui sont obligés de se plier.
Certaines parmi celles qui sont opérationnelles sont très sollicitées et le prix de litre d’essence est revu à la hausse. Il est passé de 2 495 à 3 000 FC (1,5 USD). Les rares agents trouvés sur place ne fournissent aucune explication.
Dans une autre station-service, à la question des automobilistes qui cherchent à comprendre le pourquoi de cette pénurie, un pompiste ne s’est pas empêché de leur demander d’aller poser la question au président Russe Vladimir Poutine. Comme pour dire que cette situation est le fruit du conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Le bonheur des « Kadhafi »
Les revendeurs communément appelés « Kadhafi » en profitent pour spéculer sur le prix du litre d’essence qui est passé du simple au double. Un litre se vend à 4 500 voire 5000 francs congolais (2,5 USD).
Conséquence : le prix de la course sur certaines lignes est aussi passé dans la même proportion. Un père de famille rencontré sur boulevard Msiri non loin d’une station-service a laissé entendre qu’heureusement que la pénurie en carburant intervient pendant que les élèves sont en congé sinon nombreux d’entre eux devraient parcourir des longues distances à pied pour rejoindre leurs écoles respectives.
Hors micro, certains pétroliers ne jurent que par la révision de la structure des prix car les données sur le plan international ont totalement changé.
Sinon, ils seront plus à mesure de passer des nouvelles commandes indiquent-ils.